Les granules ou granulés (pellets en anglais) sont des petits cylindres composés de sciure de bois compactée sans agent de liaison. La matière première, le procédé de fabrication et l’utilisation de la ressource font de ce mode de chauffage une solution écologique de choix : d’abord, elle optimise l’utilisation des sciures et des copeaux inutilisés, qui ne nécessitent aucun produit chimique, ensuite elle limite les émissions de gaz à effet de serre (n’en produit pas plus que la décomposition du bois). Cette ressource est renouvelable, propre et abondante et garantit un rendement optimal lors de la combustion, qui peut atteindre les 85 %. Malheureusement, malgré tous les avantages, il reste marginal au Québec, alors qu’il fait fureur ailleurs: au Japon, en Chine, en Europe, aux États-Unis…

Les avantages de l'utilisation des granules de bois pour le chauffage

  • Optimisation de l’utilisation des sciures et des copeaux
  • Réduction de l’émission de particules
  • Élimination des émissions de gaz à effet de serre : en brûlant, les granulent relâchent du CO2, mais pas plus que si le bois se décomposait naturellement
  • Utilisation d’une ressource énergétique renouvelable, propre et abondante qui ne nécessite aucune utilisation de produits chimiques
  • Optimisation du rendement lors de la combustion, qui peut atteindre 85 %
  • Réduction du volume de cendre (moins de 0,5 %)
  • La chaleur dégagée est confortable!

Pour ce qui est de la disponibilité, au Québec, on a du bois en quantité. On a par ailleurs tellement de granules qu’on l’exporte… aux USA, au Japon et en Europe, puisqu’ici on ne l’utilise pas. C'est donc une ressource sous-utilisée et la filière aurait vraiment avantage à être développée. De plus en plus de détaillants et fournisseurs offrent des poches de granules (entre 4 et 7 $ le sac de 40 lb, pour 20 et 30 heures de combustion). 

Une solution pour répondre à la pointe

Utilisé en biénergie, le chauffage aux granules est une alternative idéale à l'électricité lors des périodes de pointes de consommation hivernale. Au Québec, on parle en moyenne de trois semaines par année, lors des grands froids hivernaux, où la demande en électricité est trop grande pour le réseau. Les besoins croissants en énergie nécessitent des actions concrètes rapidement. Pour limiter la demande lors de ces pointes, Écohabitation suggère entre autres d’adopter la biénergie avec du chauffage aux granules de bois.

Sacs de granules et silo distributeur © Écohabitation

Les installations pour le chauffage aux granules

On retrouve des poêles à granules de toutes les tailles et pour tous les besoins : de 10 kW à 350 kW, ce qui suffit amplement pour une maison individuelle de 2000 pi². 

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les brûleurs à granules, petits et esthétiques, sont aussi puissants que ceux au mazout.  Leur utilisation nécessite une installation spéciale et un espace pour le stockage, mais le chauffage aux granules s’avère une solution écologique de choix, de la matière première à son utilisation, en passant par le procédé de fabrication. Il existe quatre types de systèmes pour les granules.

Les fournaises aux granulés

Une fournaise à granules est une bonne option. Au Québec, c’est ce qu’on installe pour être en biénergie. Ce type d’installation est mieux adapté pour des maisons comportant de nombreuses pièces séparées par des cloisons, où l’air ne circule pas naturellement. Si vous possédez déjà une fournaise, mais, avec une autre source de combustion, le changement peut être avantageux. Vous économisez en gardant l'installation de soufflage de l'air et la cheminée (si elle est aux normes).

Dans ce type d'appareil, un système d’échangeur permet de récupérer la chaleur des fumées issues de la combustion pour la transmettre à de l’air frais. L’air chauffé est ensuite soufflé par un ventilateur dans un circuit alimentant les pièces de la maison. 

Au niveau des coûts, comptez approximativement 3 000 $ (sans l’installation), pour un PRI (période de retour sur investissement) d’environ 8 ans (avec les subventions). Pratique si on a déjà un système à air pulsé en place, ou si on est en biénergie.

Les poêles aux granulés

Appareil autonome à combustion, le poêle à granules ressemble aux poêles à bois que l'on connait. Sa grosseur et son coût varient en fonction de la superficie à chauffer. Le poêle est le chauffage au bois le plus facilement installable et le moins cher lors d'une rénovation, si aucun système de distribution n'est prévu. Idéal aussi dans les chalets et dans les maisons hyperefficaces sur le plan énergétique. Il permet de chauffer assez rapidement des espaces plus ou moins grands en fonction de sa puissance.

Les foyers ou inserts pour granulés

L'insert est un système est idéal si vous possédez un foyer ouvert que vous voulez conserver. Cela permettra de garder l’ambiance tout en bouchant les exfiltrations d’air de la cheminée et aura un bien meilleur rendement pour le chauffage. La chaleur se diffuse dans la pièce par rayonnement.
Coût sans l’installation : entre 2 000 $ et 4 000 $. 

Les chaudières pour granulés

La chaudière est un appareil qui permet de chauffer de l’eau, qui sert ensuite à la fois au chauffage de la maison et au chauffage de l’eau sanitaire. Si vous disposez d’un circuit à eau chaude, tel qu'un plancher radiant, ce système a tout intérêt à être employé. Si vous construisez, c’est aussi une solution à envisager, car elle offre un confort et une certaine valeur à la maison.
Coût : environ 7 000 $ (mais l’eau chaude est incluse dans cet appareil). 

Dans tous les cas (à part pour le foyer), un système automatisé permet une alimentation en granules continue et régulée en fonction des besoins. Les granules peuvent également être contenues dans le système (poêle) que l’on alimente en sacs de 20 ou 40 lb (10 ou 20 kg). Pour des systèmes plus imposants, dans le cas de chaufferie collective par exemple, l’alimentation se fait automatiquement par une vis sans fin depuis un silo. L'air nécessaire à la combustion est soufflé par un ventilateur, pour améliorer celle-ci. 

En ce qui a trait à l’utilisation, il y a évidemment quelques désavantages : il faut s’assurer de remplir le réservoir et donc manipuler des sacs de granules. Selon un rapport de l'industrie, une maison aurait besoin de 3 tonnes de granules pour subvenir à son chauffage pendant un an. Il faut donc prévoir un endroit de stockage facile d'accès. Puisque la combustion du bois produit des cendres, vous devrez aussi, à l'occasion, vidanger l'appareil.

De gauche à droite :
Fournaise aux granules CADDY ALTERNA II
Poêle à granules ECO-65 de UNIMAT
Foyer insert à granule de bois Lopi AGP Insert de Keystone Inc. 

Choisir le meilleur poêle aux granules au Québec

Pour que le chauffage aux granulés soit une option écologique, il faut choisir un appareil en combustion fermée, homologué EPA ou CSA B415, qui garantit que l’appareil limite le seuil des émissions de particules fines à 2,5 g/h (contre 80 g/h pour les poêles et foyers classiques à combustion lente). 

Un dispositif de contrôle du monoxyde de carbone (CO) devra également être installé près de l’appareil. Vérifier les lois et règlements de votre municipalité avant de procéder à l'installation d'un système de chauffage aux granules.

Un feu consomme beaucoup d’air. Un apport d’air extérieur est donc fortement recommandé, voir obligatoire dans le cadre d’une certification LEED. Cet apport, s’il est suffisant, assure une meilleure combustion et une meilleure qualité de l’air dans la maison.

Calculer ses besoins

La granule est performante : son pouvoir calorifique est de 8 400 BTU/lb (5,5 kWh/kg). De façon générale, pour calculer les BTU nécessaires à chauffer une maison dans un climat froid, on multiplie sa superficie par 40. Pour une pièce de 12' par 12' (144 p2), on parle donc de 5 760 BTU (144 x 40), et pour une maison classique de 2 000 p2, d'environ 80 000 BTU (23,4 kWh).

On retrouve des poêles à granules de toutes les tailles et pour tous les besoins : de 10 kW à 350 kW. 

Les granules de bois, pellets, ou granulés © Écohabitation

Passer d'une chaudière au mazout à une chaudière aux granules

On peut changer n’importe quelle chaudière à combustion existante par un modèle à granules. Le principe est le même : une arrivée d'air, un apport en combustible - en l'occurrence des granules comme celles utilisées dans d'autres types d'installations. Nul besoin de changer d’échangeur ni de système de distribution.

On passe ainsi du pire au (presque) meilleur en termes d’impact environnemental – chaque mètre cube de granules permet d’éviter environ 850 kg de CO2 par année, par rapport au mazout! Grâce au fort excès d’air (combustion dite oxydante : où la quantité d'air excède ce qui est nécessaire), on peut atteindre un rendement de combustion de 97 %. Pour du bois, c’est excellent.

Qui plus est, côté économique, ce changement pourrait vous rapporter des dividendes importants : si on la chauffe au mazout, le coût associé au chauffage d'une maison typique équivaut à environ 2 500 $ annuellement. Elle en coûtera environ 800 $ dans le cas d'une chaudière à granules.

  • Granule : 0,04 $/kWh
  • Mazout : 0,0723 $/kWh

Plus simple encore : suffirait de changer le brûleur. Seul frein au Québec : les assureurs, qu’il faut convaincre de la pertinence de cette technique simple et peu coûteuse. 

Granulés et électricité pour le chauffage en biénergie

Tel que son nom l'indique, un système de chauffage biénergie fait appel à deux sources d'énergie : l’électricité et un combustible. La majorité du temps au Québec, une maison dotée d'un système à biénergie sera chauffée grâce à l’électricité fournie par Hydro-Québec. Le combustible ne servira quant à lui qu’en période de grand froid, soit moins de trois semaines par année, en moyenne.

La biénergie a connu ses heures de gloire dans les années 80 (avec le mix électricité/mazout). Mais compte tenu des coûts élevés du mazout, des équipements dispendieux à entretenir et de son impact très élevé sur l’environnement, de nombreux abonnés ont délaissé la biénergie pour des systèmes tout à l’électricité. Bien que ces conversions massives aient eu un grand bénéfice environnemental, elles ont accentué la problématique de la pression sur la pointe hivernale!

La biénergie représente une partie de la solution au problème de pointe : elle permet de réduire la demande en chauffage pendant les périodes critiques et Hydro-Québec obtient ainsi une marge de manœuvre quant à la quantité d’électricité dont elle dispose pour répondre à cette forte demande.

Et alors qu’Hydro-Québec est soucieux de maintenir le parc de biénergie résidentielle, on constate toutefois une baisse du nombre d’abonnés au cours des dernières années. En effet, au fur et à mesure que les systèmes de chauffage d'appoint au mazout atteignent la fin de leur durée de vie utile, la clientèle biénergie a tendance à délaisser ce combustible coûteux et non renouvelable au profit du chauffage tout à l’électricité (TAÉ). 

La Régie note par ailleurs que la biénergie est la mesure la plus économique à la pointe pour le secteur résidentiel et qu’elle a, de loin, le plus d’impact sur la puissance par rapport aux autres mesures disponibles.

Le coût des granules de bois est très avantageux et puisque la demande en chauffage des bâtiments représente 21 % de la consommation d’électricité des ménages, une source d’appoint non électrique est une excellente voie à suivre. Et avec le tarif DT, le chauffage aux granules apparait de loin comme la solution la plus environnementale (et l’approvisionnement est 100 % local!) et économique.

En comparant trois maisons identiques, où seul le mode de chauffage diffère, Denis Boyer, ingénieur et coordonnateur en efficacité énergétique chez Écohabitation, a réalisé ces calculs simples :

  • Maison chauffée au mazout (air pulsé) : 13 922 kWh x 0,0723 $/kWh = 1 006 $
  • Maison chauffée au mazout au DT : (9 745 kWh x 0,0457 $/kWh = 445 $) + (4 176 kWh x 0,0723 $/kWh = 302 $) = 747 $
  • Maison chauffée aux granules au DT : (9 745 kWh x 0,0457 $/kWh = 445 $) +(4 176 kWh x 0,0400 $/kWh = 167 $) = 612 $

Convainquant, non?

Bûches ou granules? 

Alors que le choix entre les granules et les combustibles fossiles est facile, autant du point de vue écologique qu'économique, le choix entre les bûches et les granules peut-être moins facile. Les granules sont constituées de matière résiduelle, ce qui en fait une option plus verte que les bûches de bois qui nécessitent la coupe d'arbres sains et ils génèrent aussi plus de polluants à la combustion. Si vous habitez en région et que le bois de chauffage (bûches) est facilement accessible, il demeure une bonne option et son coût est assez faible. L'approvisionnement en granules peut être plus difficile et demande un espace de stockage approprié. Privilégiez les granules si :

  • Vous avez de la place pour les stocker
  • Vous avez la possibilité de vous en procurer localement

AVANTAGES DES GRANULES DE BOIS
- Allumage automatique - Meilleur rendement de combustion - Moins de particules - Autonomie

INCONVÉNIENTS DES GRANULES DE BOIS
- Espace nécessaire pour le stockage du combustible - Installation et combustible plus chers

Précautions avec le chauffage aux granules de bois

Si vous possédez un foyer ou un poêle aux granules, prenez ces mesures:

  • Un dispositif de contrôle de monoxyde de carbone (CO) doit être installé à chaque étage.
  • Appareil certifié par l’Environmental Protection Agency (EPA) ou conforme aux exigences de la norme CSA B 415, qui garantit que l’appareil limite le seuil des émissions de particules fines à 2.5 g/h.
  • Appareil (foyer, poêle, foyer de masse) conçu et installé dans une chambre à combustion fermée (c.-à-d. avec une prise d’air extérieure qui assure l’apport en oxygène nécessaire à la combustion). Cela évitera de devoir puiser l’oxygène nécessaire à la combustion dans l’air ambiant de la maison.
  • Sans VRC : ils sont déconseillés avec ces systèmes de chauffage, puisque les gaz en sortie d’échangeur seront plus froids, ce qui accentuera les dépôts de créosote.

Subventions pour les systèmes de chauffage aux granules

Plusieurs programmes offrent de belles opportunités de financement. Informez-vous rapidement toutefois, car certaines sont pour un temps limité. Trouvez des détails sur les subventions pour le chauffage disponibles au Québec.

L'avis d'Écohabitation

L'utilisation des granules pour le chauffage comporte plusieurs avantages d'un point de vue environnemental et économique. Même si son utilisation nécessite un peu plus de temps, on a la satisfaction de se chauffer, à moindres frais que le mazout, avec un déchet généré par l'industrie de transformation du bois qui de plus est une ressource renouvelable! Elle permet à l'industrie du bois de varier ses produits et ainsi contribue à créer des emplois au Québec! 

Vous en savez maintenant plus sur les granules de bois pour un chauffage économique et écologique. Trouvez plus de pages sur les systèmes de chauffage performants ci-dessous et dans notre guide de la construction écologique.

Trouvez des professionnels et des produits ainsi que des projets de maisons écologiques exemplaires dans notre répertoire de l'habitation durable.