Les gaz toxiques peuvent provenir de multiples sources : gaz de combustion, gaz radioactifs, émanations de peinture, colles, etc. Leurs effets sur la santé sont variables, allant du « simple » mal de tête aux complications importantes à long terme. Que sont-ils? Comment les détecter? Nous évoquerons rapidement leurs effets sur l’environnement - gaz à effet de serre, création d’ozone troposphérique, particules fines, pluies acides, smog… - mais gardez à l’esprit que lutter contre les effets nocifs de ces gaz toxiques est bénéfique pour votre santé et pour l’environnement.
Les composés organiques volatils (COV) : une toxicité surtout indirecte
Les composés organiques volatils (COV) sont des gaz et des vapeurs qui contiennent du carbone et de l’hydrogène. La gamme des produits chimiques qui en contiennent est très étendue et diversifiée. Dans nos résidences, les COV proviennent principalement des produits chimiques qui se volatilisent sous forme de gaz à la température ambiante : désodorisants, solvants, encres pour l’impression commerciale, produits domestiques, mobilier ou matériaux de construction (peintures, vernis et colles). Les fumées de cigarettes ou les aérosols sont également des sources importantes. Hors de nos résidences, ils proviennent du domaine du transport (gaz d’échappement) et de nombreux procédés industriels.
De nombreux COV sont connus ou soupçonnés pour leurs effets toxiques directs qui vont de la carcinogénèse à la neurotoxicité : irritations de la peau, des muqueuses et du système pulmonaire, ou encore des céphalées, nausées, vomissements, voire, en cas de très grande concentration, d’un très long temps d’exposition et de prédisposition de la personne, des cancers, des troubles de la fertilité ou des anomalies de développement embryonnaire. Le formaldéhyde fait partie de ces COV dont les effets sont directs.
Les effets des COV sur la santé sont davantage pernicieux et indirects. Libérés dans l’atmosphère, ils se transforment en ozone troposphérique par photo-réaction, et en matières particulaires aéroportées nuisibles pour la santé : soit les deux composants les plus importants du smog. Ce sont ces polluants qui ont un effet majeur sur la santé des Canadiens, causant chaque année des milliers de décès prématurés, d’hospitalisation et de consultations aux urgences des hôpitaux.
Comment détecter les composés organiques volatils (COV)
Les détecteurs de COV avec une bonne précision sont très onéreux. Comptez 1 000 à 1 500 $ pour un détecteur standard qui permet de réaliser des études de qualités avec une exploitation informatisée, et de 3 000 à 4 000 $ pour un détecteur à main performant qui vous permettra d’afficher en temps réel le taux de COV calculé.
La méthode la plus répandue est la détection par des sondes de photo-ionisation (PID). Ces sondes utilisent une source de lumière ultra-violette qui permet de bombarder le gaz testé avec des photons énergétiques pour décomposer les COV en anions et cations. Le gaz est alors ionisé, ce qui permet de mesurer une charge électrique qui dépend de la concentration des COV dans l’air testé.
D’autres détecteurs existent spécialement pour le formaldéhyde, mais bien qu’ils soient moins onéreux (environ 130 $), ils nécessitent un tube de détection par utilisation, ce qui peut revenir cher (10 $ par unité) si l’on désire faire des mesures fréquentes.
Bonne nouvelle cependant, il existe des détecteurs de COV avec moins de fonctionnalités, mais qui coûtent également moins chers. Comptez 340 $ pour un capteur à batterie rechargeable qui indiquera le niveau de toxicité de la pièce à l’aide d’indicateurs lumineux et fera sonner une alarme en cas de dépassement toxique des seuils de concentration. Cela peut être nécessaire lorsque vous passez du temps dans certains milieux à risques : garage, atelier de peinture, imprimerie, travail du bois. Ces détecteurs marchent également pour les formaldéhydes.
Les mots-clés pour trouver ces appareils en magasin : sonde PID, VOC monitor.
Le monoxyde de carbone (CO) : gare aux intoxications!
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique qui se dégage de la combustion incomplète de matières organiques. Ces combustions peuvent provenir de véhicules à moteur, d’appareils de chauffage à combustible (mazout, gaz, bois, etc.), ou d’appareils électroménagers avec un moteur au gaz ou au propane (cuisinière, barbecue, sécheuse, chauffe-eau) ou bien avec un moteur à combustion (tondeuse, souffleuse, génératrice, lampe, pompe, etc.) Les cuisinières au gaz, par exemple, peuvent poser des risques importants pour la santé.
Si ces appareils sont bien séparés de votre maison, bien utilisés et bien entretenus, la quantité de monoxyde de carbone produite ne sera généralement pas dangereuse pour la santé. Néanmoins, si ces conditions ne sont pas réunies, ou si la combustion se fait dans un endroit fermé ou mal ventilé (domicile ou garage), il peut y avoir des cas d’intoxication au monoxyde de carbone.
Les cuisinières au gaz, par exemple, sont une cause importante de maladies respiratoires
Le CO est un gaz toxique qui peut devenir mortel. Il remplace peu à peu l’oxygène dans le sang après qu’on l’ait respiré, et atteint graduellement les organes et les tissus du corps qui deviennent incapables de fonctionner normalement. Le système cardiovasculaire et le système nerveux sont les plus touchés. La gravité d’une intoxication dépend de la concentration de gaz dans l’air, du temps d’exposition, ainsi que de la sensibilité de la personne atteinte et de son état de santé général.
Les effets peuvent aller des symptômes d’une grippe ou d’une gastroentérite (nausées, maux de tête, fatigue) à des symptômes plus graves qui peuvent entraîner la mort en quelques minutes seulement : étourdissements, pertes de conscience. Les personnes les plus à risques sont les femmes enceintes (possibles complications pour le fœtus), les nouveau-nés, les enfants, les personnes âgées, les personnes souffrant de problèmes pulmonaires, respiratoires ou cardiovasculaires, les personnes anémiques, les fumeurs et les personnes faisant du sport en milieu contaminé.
Comment le détecter ?
Le CO est un gaz est invisible, inodore, n’a pas de goût et n’est pas irritant. Il est donc indétectable pour des individus humains sans dispositif adéquat.
Les détecteurs de CO les plus basiques déclenchent une alarme lorsque les concentrations atteignent des niveaux trop élevés, ils coûtent environ 30 à 40 $ en quincaillerie. Des détecteurs de CO plus élaborés avec affichage de la concentration mesurée et enregistrement des concentrations les plus importantes mesurées sont disponibles entre environ 50 à 60 $.
La SCHL préconise d’acheter des détecteurs certifiés par l’Association Canadienne de Normalisation (CSA), d’installer l’appareil à un endroit où on entend l’avertisseur lorsqu’il retentit (la hauteur importe peu car le CO a à peu près la même densité volumique que l’air et se diffuse uniformément dans la pièce), d’éviter certaines zones où de fausses alarmes pourraient retentir, et de remplacer l’avertisseur tous les 5 ans. Il est conseillé d’installer un détecteur de CO par étage, comme le préconise la certification LEED, et de les installer proches des lieux de vie et des chambres à coucher. Attention, ce dispositif n’est pas un détecteur de fumée. Il est idéal d’adjoindre au détecteur de fumée obligatoire un détecteur de monoxyde de carbone.
Les oxydes d’azote (NOx)
La production de NOx se produit dans les véhicules automobiles ainsi que dans les appareils de combustion au gaz, au charbon, ou au pétrole (cuisinières, fours, radiateurs, etc.) Les combustions à haute température créent du monoxyde d’azote (NO) par oxydation de l’azote de l’air. Ce gaz est instable et se combine à température ambiante avec l’oxygène de l’air pour former du dioxyde d’azote (NO2), qui est le principal gaz toxique de la famille des NOx.
Outre les graves effets des NOx sur le réchauffement climatique et le phénomène des pluies acides, ils ont un effet important et indirect sur la santé car ils interagissent avec les rayons ultraviolets du soleil pour créer l’ozone troposhérique : un polluant qui peut provoquer une irritation des muqueuses et des voies respiratoires, voire des maladies pulmonaires nécessitant une hospitalisation. Des effets plus directs des NO2 sur la santé existent, principalement sur les personnes asthmatiques qui y sont plus sensibles. On peut observer une baisse de la perception des odeurs, des altérations de la fonction pulmonaire, voire l’apparition d’un œdème pulmonaire lors des expositions aigües.
Comment les détecter ?
Bien que les concentrations supérieures aux seuils préconisés par les normes canadiennes de qualité de l’air ou l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne soient généralement pas dépassées, cela peut être le cas lors de certaines périodes : au moment de l’allumage de la cuisinière ou du four par exemple. C’est pourquoi il est important d’aspirer ces émanations grâce aux hottes de cuisine. En cas de travail dans des environnements à risque, notamment les garages, il peut être utile de mesurer les taux d’émissions des NOx, principalement le NO2. Comptez de 400 à 600 $ pour un détecteur à main de NO2.
Le radon (Rn) : un gaz radioactif dans la maison
Le radon (Rn) est un gaz rare d’origine naturelle qui résulte de la désintégration de l’uranium, présent partout dans la croûte terrestre. À l’extérieur, ce gaz est libéré vers l’atmosphère où sa concentration n’est pas source de préoccupations. Par contre, lorsque le radon pénètre dans un milieu clos tel un bâtiment, il peut s’accumuler et atteindre des taux qui présentent des risques pour la santé.
Le radon s’évapore et s’infiltre dans la maison et les bâtiments par les fissures ou les passages de canalisations. Par la respiration, le radon peut s’introduire dans l’organisme. Il se retrouve ainsi emprisonné dans les poumons sous forme de particules ionisantes et ces derniers n’ont aucun moyen de les réduire. Les particules continuent alors leur processus de transformation — le cycle de vie du radon est très court, soit moins de 4 jours — et le Rn se transforme finalement en composés radioactifs solides tels le polonium, le bismuth et le plomb. Ces effets toxicologiques peuvent augmenter le risque de cancer du poumon si l'on est exposé à de fortes concentrations et de façon prolongée.
L’exposition au radon (Rn) est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Au Québec, il est estimé que 10 % de tous les cancers du poumon sont associés au Rn, ce qui représente 430 des 4100 cancers du poumon diagnostiqués annuellement.
Comment le détecter ?
Incolore et inodore, le radon peut être présent partout sans signes avant-coureurs. C’est pourquoi il est conseillé pour tous de faire un test de radon. La radioactivité associée au radon, mesurée en becquerel (Bq), varie énormément selon les maisons et les régions. Au Québec, on considère qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter sous le seuil de 200 Bq/m3. Entre 200 et 600 Bq/m3, le ministère recommande d’effectuer des travaux de réduction de concentration dans un délai de 24 mois. Au-delà de 600 Bq/m3, les travaux devront être entrepris dans un délai de 12 mois. Les techniques proposées sont relativement peu coûteuses et efficaces.
Si vous ne désirez pas prendre des mesures d’atténuation dès le départ, vous pouvez effectuer un test vous-même, ce qui est la méthode la plus simple et la moins dispendieuse (environ 40 $). La durée du test est d’un minimum de 3 mois, mais s’étale généralement sur un an (la concentration varie selon les saisons, les taux les plus élevés étant en hiver). Un résultat sous les 200 Bq/m3 vous libérera de l’obligation de poser une colonne dans votre habitation. L'installation d'une colonne de dépressurisation coûte peu en matériaux (environ 200$). Il est donc préférable de l'installer dès la construction (maisons neuves). Dans le cas d'une maison existante, les coûts peuvent vite monter car il faudra percer et resceller la dalle.
Comment lutter contre tous ces gaz toxiques ?
Hormis pour le radon, la plupart de ces gaz sont issus de la combustion et des produits chimiques dans la maison. Il est possible d’agir à la source de manière individuelle :
- En ne fumant pas à l’intérieur (ou tout court ;-) ;
- En ne laissant jamais de véhicules ou tout appareil de combustion tourner au ralenti à l’intérieur de sa maison (pour les garages attenants à la maison, calfeutrer et bien fermer la porte entre le garage et la maison, ou mieux : ne pas faire de porte et préférer le passage par l’extérieur) ;
- En entreposant les carburants de manière appropriée (utiliser des contenants appropriés et ne pas les entreposer dans la maison) ;
- En utilisant les produits chimiques tels que recommandés (lire les étiquettes de sécurité, les instructions d’utilisation, etc.) ;
- En choisissant des produits à faibles taux d’émissions (informez vous sur les peintures, ainsi que sur le bois utilisé) ;
- En aérant régulièrement votre maison (renouvelez votre air surtout lors de vos travaux de peinture, de vernissage, ou de poses d’éléments qui utilisent des colles et adhésifs) ;
- En s'informant sur les mesures à prendre lors de la présence de fumée des feux de forêt.
- En évitant certains produits (éviter les produits de soins personnels et d’entretien tels que les désodorisants électriques ou en aérosols).
- En choisissant des appareils de chauffage au bois homologué EPA, afin de réduire les émisssions de particules qui posent un risque pour la santé.
- En entretenant correctement vos appareils de combustion (y compris cheminée) et de ventilation
- En remplaçant votre cuisinière au gaz par une cuisinière électrique
- En évitant d’acheter des meubles neufs en matériaux composites contenant de la colle. Préférez le bois massif ou le métal, et référez-vous à des certifications fiables.
Si vous pensez ou constatez que ces mesures ne vous suffisent pas, il est possible d’acheter un filtre à air efficace qui vous débarrassera de nombreuses particules aéroportées (poussière, pollen, virus, bactéries, fumées, …) et de nombreux COV si vous vous munissez de l’option adéquate. Comptez pour ce faire un budget de quelques centaines de dollars.
Savez-vous s'il est possible de louer une machine ou faire venir quelqu'un qui se déplacerait dans le bâtiment? Je suis à Sherbrooke.
PS. Je parle des machines qui détectent les COV.
Merci!
Bonjour ! Vous pouvez consulter notre annuaire en ligne, dans la catégories Analyse d'air : www.ecohabitation.com/annuaire/index.php?id_categories=103
2 Murs de l appartement que je loue et l endroit ou se trouve le tableau électrique sentent très fortes des produits chimiques je n arrive pas a définir lesquelsles murs et transpirent cette odeur s'y quand je passe devant je la sent.en dessous de l appart que je loue se trouve un garage et la personne qui le loue a déjà utilisée des résine qui m ont in dispose énormément c était intenable comme odeur ensuite n'a personne a soit disant renversé du diluant je lui ai demandé de cesser ces manipulations toxique mais 2 de mes murs en sont imprégnés et le tableau électrique est niché dans une cavité non hermétique qui a certainement une liaison avec le garage du dessous quel est mon recourt... la nous somme en ete j aere enormement mais cet hiver comment vais je faire je suis asthmatique. Et j ai une santé fragile
une odeur forte que je n'arrive pas vraiment à identifier (style odeur de colle) reste malgré l'ouverture de la fenêtre toute la journée, très présente dès que la pièce est fermée. J'ai régulièrement des maux de tête et nausées. Malgré des analyses sanguines et urinaires, peut-être pas assez approfondies à mon avis, le laboratoire ne trouve rien. Quelles autres analyses puis je faire ? Merci de m'aider
Bonjour, est-ce que votre problème est réglé car j'ai le même chez nous et je n'arrive pas à trouver une solution. J'aimerais savoir comment vous avez fait pour l'enrayer.
Merci,
Bonjour Mme Kapola,
Je vous suggère de consulter notre Annuaire et de faire une recherche sur le thème "Qualité de l'air" (http://www.ecohabitation.co.... Vous devriez pouvoir trouver un professionnel qui pourra faire des analyses de l'air ambiant et potentiellement trouver la source de vos inconforts.
Bon courage,
Bonjour, je reçois des émanations de gaz de pots d'échappement dans mon salon. Celui ci est situé au dessus du parking de l'immeuble ainsi que de la conduite d'évacuation de ce parking. Ce n'est pas constant, seulement aux entrées et sorties de véhicules et lorsque quelqu'un bricole sur sa voiture. Maux de tête et nausées, respiration difficile, la socièté HLM est avertie , des personnes sont passées, mes fenêtres ouvertes, hors les horaires d'affluence, et me remettent un testeur de dioxyde de carbone . A part m'échapper de l'appartement , que faire pour qu'ils interviennent en isolant (peut être) la conduite d'évacuation ou s'intéressent davantage à ce problème. Merci de me soutenir par vos conseils.