Le 22 juillet 2010, Écohabitation publiait un article intitulé “À quand des alternatives aux agents de gonflement nocifs pour le climat dans les mousses isolantes?”. Cet article avait pour référence un article publié dans le magazine anglophone “Environmental Building News” (EBN) par Alex Wilson.
L’industrie impliquée dans la fabrication de ces mousses isolantes a contesté plusieurs points de méthodologie et certains arguments avancés dans l’étude citée par Écohabitation et il nous semble important de communiquer ces contestations puisqu’elles sont fondées sur des bases valides.
Nous résumons ici les arguments qui nous ont été présentés par les organisations suivantes afin de rendre publiques leurs positions:
- La SPFA (Spray Polyurethane Foam Alliance)
- La CUFCA (l'association canadienne des entrepreneurs en mousse de polyuréthane Inc.)
- Dow Chemical Canada ULC
- L’Association canadienne de l’industrie des plastiques (ACIP)
- Owens Corning
- Demilec
Résumé des arguments présentés pour montrer les limites de l’article de l’EBN - Les réponses détaillées des organisations peuvent être consultées en téléchargeant les PDF listés à la fin de l'article :
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La quantité d’agent gonflant HFC-245fa dans la mousse de polyuréthane giclée à alvéoles fermées (MPG) est exagérée
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Les hypothèses intrinsèques du potentiel de réchauffement planétaire (PRP) pourraient être incomplètes ou inexactes.
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Le fait de considérer la MPG au seul titre d’isolant secondaire ou additionnel à une valeur R de base biaise les conclusions de l’étude de façon inéquitable.
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L’impact du PRP des agents gonflants de quatrième génération n’est pas rapporté de façon complète.
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Les propriétés hermétiques des mousses de plastiques sont ignorées.
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Énoncés inexacts concernant la qualité, la sécurité vis-à-vis les produits chimiques et le dégazement de la MPG.
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Contrairement à des assemblages classiques, l’uréthane giclé de façon continue évite un important potentiel de condensation pouvant diminuer la durabilité de l’enveloppe du bâtiment et entraîner des problèmes de santé dus à des aspects comme le développement de moisissures, etc.
Un des défauts de l’étude est de ne pas prendre en compte la fonction pare-vapeur de l’uréthane à cellules fermées (fonction que l’uréthane à cellules ouvertes ne possède pas). Le fait que l’uréthane à cellules fermées soit pare-vapeur donne une très bonne étanchéité aux bâtiments qui en sont recouverts. Ceux-ci sont ainsi beaucoup moins soumis aux fuites d’air et leur efficacité énergétique est de ce fait encore améliorée. Ainsi, les périodes de compensation calculées pour l’uréthane à cellules fermées sont sûrement un peu plus courtes en réalité, mais pas assez pour justifier l’emploi de l’uréthane à cellules fermées à tous azimuts.
L’autre bémol vient du fait que l’étude est réalisée pour un climat équivalent à celui de Boston. Sous le climat québécois, les économies d’énergie issues du type d’isolation seraient plus grandes et donc, les périodes de compensation un peu plus courtes.
Nous vous invitons à consulter les arguments que Alex Wilson a mis de l’avant suite aux éléments apportés par l’industrie. (Voir les échanges sur le site Internet suivant (en anglais) : https://www.buildinggreen.com/auth/article.cfm/2010/8/30/Global-Warming-Problems-with-Spray-Polyurethane-Foam-Insulation-Questioned/ )
En conclusion, et malgré le débat suscité, une chose reste certaine : le potentiel de réchauffement global de l’agent de gonflement HFC-245fa est bien réel, et cet agent est utilisé couramment à l’heure actuelle dans les mousses isolantes. L’uréthane giclé à cellules fermées est devenu un produit indispensable dans la construction et la rénovation d’habitations à haute performance énergétique, sans concurrents à des endroits comme les solives de rives et certaines fondations en rénovation. La polyvalence et les gains en durabilité expliquent l’utilisation répandue du produit dans les enveloppes plus écologiques, mais l’enjeu du PRP a été négligé lors de l’adoption des HFC alors que cet agent avait été introduit dans le but d’éliminer les HCFC qui appauvrissaient la couche d’ozone. Le débat suscité par ces articles est très sain et permettra de mener à la réalisation de bâtiments à plus faibles empreintes écologiques. Nous espérons aussi que cela conduira à l’introduction d’agents de gonflements alternatifs, à plus faible impact sur le climat dans les mousses isolantes faisant l’objet de ces articles.
Dossiers à suivre : dès que les agents de gonflement alternatifs à faible impact sur le climat feront leur apparition sur le marché nord américain, Écohabitation se fera un plaisir de propager la bonne nouvelle.
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