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Résidence Angie

Façade avant, Montréal/Laval/Longueuil (Grand Montréal)

Imaginer une interdépendance qui allie la cohabitation avec la nature et la lutte contre ce qui la détruit. Concevoir un art du vivre-ensemble avec toutes les entités vivantes dans ce petit bout de cosmos vert et bleu. L’écocitoyenneté doit se mettre en place selon d’autres manières de vivre et de réhabiliter les milieux humains et les construire selon de nouveaux repères (le « care ») et de nouveaux partenaires (l’ensemble du vivant). Prendre conscience que la Terre n’est pas seulement une affaire de géologie et d’exploitation, mais un milieu de vie interdépendant pour des millions d’espèces incluant la nôtre.

N'est-ce pas un grand moment d’émancipation dans l’histoire humaine ?

Le projet d’agrandissement et de transformation de la Résidence Angie s’inscrit dans cette réflexion qui demande une transformation de nos manières d’habiter ce Monde. Elle est située dans le secteur Préville-en-bas qui abrite les habitations les plus anciennes de la ville de Saint-Lambert. Très boisé avec ses arbres centenaires ce quartier a été développé à l’image d’une cité-jardin. La résidence se situe face à un parc linéaire au bout de l’avenue d’Anjou qui se perd en « cul de sac » et devient le chemin privé de la résidence. Pour corriger cette confusion urbaine, il a été proposé à la municipalité de végétaliser cette portion de rue.

Une famille recomposée de 5 enfants dont les parents prévoient l’arrivée d’un 6e, un couple travaillant à mi-temps de la maison, un secteur animé d’une vie sociale tranquille et douce sont les prémices pour un projet de transformation et d’agrandissement de la petite maison entourée de ses arbres centenaires. Un nouveau volume de faible projection au sol se raccorde à l’existant qu’on a voulu conserver afin de minimiser l’empreinte carbone. Sa fenestration double hauteur laisser pénétrer la lumière du matin jusqu’au cœur de la maison existante, la cuisine familiale. Et pour rompre avec cette dualité extérieur-intérieur à laquelle nous confinent ces bâtiments hermétiques, les espaces intérieurs s’ouvrent jusqu’à créer des entre-deux et permettent cette souple transition des espaces communs vers l’extérieur. Les entre-deux nous protège des aléas climatiques mais nous permettent aussi de nous relier au Monde. Ce travail sur les transitions est renforcé par l’usage des revêtements en bois qui renforce cette liaison avec la nature environnante.

Diverses stratégies « Low Tech » ont été envisagées pour ce projet. Outre minimiser l’empreinte construite sur le site, l’enveloppe dépasse de plus de 20% les exigences techniques en matière d’isolation de la norme Novoclimat. Le chauffage en hiver est assuré par géothermie et par le gain thermique de deux fenêtres en encorbellement orientée plein sud. Pour la saison estivale la fraicheur est assurée grâce à la protection des avant-toits et de la canopée ainsi que par le processus biophysique de l’évapotranspiration des végétaux qui rafraichi l’air ambiant. La ventilation naturelle est favorisée au détriment de la ventilation mécanique de même que les apports en lumière naturelle sur l’éclairage artificiel.

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