De nombreuses villes de par le monde ont compris la nécessité d'agir face à l'urgence climatique et Montréal fait figure de tête de proue du mouvement. La mairesse Valérie Plante a annoncé que Montréal visait la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55% d’ici 2030 entre autres avec des bâtiments municipaux carboneutres d'ici 2030. « C’est un objectif qui est très ambitieux, mais on la connaît, la recette », a annoncé franchement la mairesse Valérie Plante.
Différentes villes de par le monde ont pris le taureau par les cornes pour décarboniser l’économie. La soif d’action en matière d’environnement se fait de plus en plus sentir, et de nombreux gestes peuvent se prendre au niveau municipal. Nous exposons ici les exemples inspirants pour le Québec.
Vancouver: un code du bâtiment qui embrasse le changement
Dans la plupart des grandes villes, les bâtiments représentent près de la moitié de la consommation énergétique. Dans le cadre d’un nouveau règlement municipal, la ville de Vancouver donne maintenant la priorité aux rénovations écoénergétiques: lors de travaux de rénovations, les propriétaires sont tenus d’effectuer des améliorations au niveau de l’efficacité énergétique conformes aux nouvelles normes. Malgré le coût initial important, le retour sur l’investissement est rapide.
En plus d'autres mesures, comme la mise en place d'outils pour favoriser le passif dans les petits bâtiments résidentiels, la ville de Vancouver devrait atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de GES liées au bâtiment de 20 % d’ici 2020. Son leadership inspire d'ailleurs les promoteurs, dont celui qui repousse les limites du bâtiment passif en planifiant la construction d'un gratte-ciel certifié Passive House en plein centre-ville de Vancouver.
Règlementer la réduction des besoins énergétiques des bâtiments est une mesure pertinente, qui revient à encourager l'investissement sur le long terme. Accompagner les propriétaires résidentiels par des mécanismes de financement et des subventions se révèle très efficace.
Fribourg: prendre les déchets de l’un pour faire l’énergie de l’autre
Reconnue comme l’un des foyers du mouvement écologiste, la ville allemande est devenue un modèle de durabilité de par le monde: elle dispose d’un système de transport intégré pour l’un des taux de motorisation les plus bas au pays, d’une forte concentration de maisons efficaces et passives et d’un important système de recyclage.
Le plus impressionnant? Son cycle d’économie circulaire: la ville a mis en place un système de production d’électricité qui utilise les déchets. Le bilan est neutre en carbone. Les gaz, produits à partir des décharges à proximité, sont transformés en énergie. La chaleur générée par une usine d’incinération est utilisée pour traiter les palettes de bois d’un parc industriel voisin.
La clé de la réussite? L’analyse préalable des émissions et des flux d’énergie.
Tokyo: établir des liens avec les campagnes pour un réseau d’énergies propres efficace
Les avancées technologiques des énergies vertes, étant synonymes de réduction des coûts, offrent aux villes des moyens de plus en plus attrayants d’intégrer les énergies renouvelables. Mais même si les villes veulent passer au vert, des panneaux solaires et des éoliennes en quantité dans les environnements urbains ne sont pas toujours évidents à mettre en place. Tokyo a donc créé un partenariat énergétique avec la région montagneuse de Nagano. La combinaison permet de générer de l’énergie propre dans des secteurs négligés et réduire leur empreinte carbone, et d’envoyer de l’argent dans l’économie rurale.
Une idée pour pallier besois énergétiques lors des périodes de pointe au Québec?
Shenzen: miser gros sur l’électrification des transports
La métropole, comptant 12.5 millions d’habitants, est devenue en 2017 la première ville à exploiter un système de bus entièrement électrique (avec 16 000 autobus, Montréal compte 220 lignes d’autobus. Imaginez l’impact! ). Les camions de livraison et les taxis ont également été électrifiés. Les routes sont rarement aussi calmes de par le monde!
L'électrification des transports est aux portes du Québec, mettons les bouchées doubles et adoptons ces mesures dans le plus grand nombre de municipalités!
Londres: des quartiers à très faible émission
Dans sa nouvelle zone ULEZ (Ultra Low Emission Zone) située au centre-ville, un droit forfaitaire de 12,50 £ est imposée aux véhicules ne répondant pas à des normes d’émission spécifiques. L’argent récolté est réinvesti dans le transport en commun et actif. Le but? Que 80 % des déplacements se fassent sans voiture d’ici 2040. Depuis la mise en place de la zone ULEZ, Londres a enregistré une baisse de 20 % de ses émissions de CO2. La zone s’élargira avec les années, offrant des fonds de plus en plus importants pouvant être investis dans le transport intelligent.
Des chercheurs de l’université de Oxford et de l’université de Bath ont analysé que si une balade en voiture sur quatre était remplacée par un déplacement actif, l’Angleterre pourrait économiser 1.1 milliards de livres sterlings en frais de santé.
Fermer les centre-villes aux voitures est ambitieux mais pas impossible. La piétonnisation progressive des rues se révèle être une bonne solution intermédiaire.
Singapour: maîtriser le trafic grâce à une tarification sur la congestion
L’idée est bonne: facturer des frais aux conducteurs qui veulent accéder à telle ou telle partie d’une ville, de manière à décourager l’utilisation de la voiture. Toutefois, ce genre de programme se heurte souvent à des exemptions et exclusions diverses. Pour rendre ce programme efficace, on peut imiter Singapour, qui a adopté ce système dès 1975, et représente aujourd’hui l’exemple le plus dynamique, détaillé, flexible et efficace au monde.
De fait, la tarification bien conçue de la congestion à Singapour démontre que c’est l’une des manières les plus efficaces de réduire les émissions de GES au sein d’une ville. Via un système de péage électronique, la tarification routière est imposée à taux variable, fluctuant en fonction du volume de circulation, de l’heure et reflétant l’offre et la demande en temps réel et la présence de transports alternatifs.
Réguler la circulation de manière planifiée est nécessaire pour répondre aux enjeux climatiques mais aussi économiques...
Amsterdam: couper le gaz de façon permanente
Le plan d’Amsterdam « Vers une ville sans gaz naturel » vise à éliminer des bâtiments tout gaz naturel d’ici 2050. Avec l’hydro-électricité en quantité suffisante au Québec, les municipalités pourraient avoir des visées similaires, pour 2020!
Paris: retirer les véhicules des rues
La mairesse, Anne Hidalgo, s’est lancée dans une croisade personnelle pour réduire le nombre de voitures transigeant dans la ville lumière. Dans certains secteurs, les automobiles sont totalement prohibées et des pistes cyclables ont été ajoutées en quantité. Au total, Paris a réduit de 45 % ses trajets en voiture, et multiplié par 10 son nombre de cyclistes. Les voitures au diesel seront bannies d’ici 2030. Comment Paris a t’elle réussi cet exploit ? La ville a tout simplement privilégié les modes de transports actifs et en commun et investi dans des rues adaptées aux piétons, cyclistes et transports en commun.
Des villes zéro émission, sécuritaires et agréables: une vision qui rassemble beaucoup. Les municipalités doivent planifier la transition!
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