Né sous le nom « Incredible Edible Todmorden Project » dans une petite ville industrielle du nord de l’Angleterre lors de la crise de 2008, le mouvement citoyen des Incroyables Comestibles permet de retrouver une certaine autonomie alimentaire et de partager avec ceux qui sont dans le besoin. Ce projet d'agriculture urbaine utilise les espaces publics vacants – bordures de terrains, devantures de maison, allées, etc. – pour y cultiver les légumes et les fruits et les laisser à la disposition de tous.
Un projet d'agriculture urbaine inspiré de ce mouvement à Val-David
Depuis ce printemps, Val-David a vu se déployer dans ses rues un projet inspirant d'agriculture urbaine, baptisé Cultiver son village. Les responsables du projet ont pensé cette initiative pour offrir des jardins de légumes, de fruits et de plantes comestibles accessibles à toutes et à tous à travers le village! Écohabitation adore la démarche, qui vise l’implantation de l’autonomie et de la solidarité alimentaires à travers l’éducation et la sensibilisation à la saine alimentation, à l’agriculture urbaine et à la permaculture.
Tous les acteurs susceptibles d’en tirer profit, des groupes communautaires aux entreprises en passant par la municipalité et les citoyens, sont invités à participer. Les bacs sont par exemple entretenus par des enfants du camp de jour jumelés à des bénévoles. Cet automne, élèves et bénévoles ont même transformé en bons petits plats une partie des récoltes pour les redistribuer au comptoir alimentaire!
Répartis dans des bacs dispersés dans les espaces publics (parcs, bibliothèque, cours d’école), plus de 200 vivaces et arbres nourriciers ont été plantés. Pour 2018, le projet entend « cartographier les initiatives d’agriculture urbaine sur le territoire, implanter l’apiculture, construire une serre, poursuivre les démarches d’aménagement, notamment près des résidences pour ainés, etc. ».
© Luc Vallière, Cultiver son Village, Des potagers accessibles à tous gratuitement
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Développé de concert avec la Chaire en éco-conseil de l’UQAC, le programme permet même de compenser les émissions carbones des entreprises et citoyens de Val-David. Pour en savoir plus, nous avons contacté Joèle Clark, coordonnatrice et responsable du projet.
Comment est née l’initiative? « Le mouvement est une suite logique du mouvement des Incroyables comestibles, initiés dans le village en 2011. Mais afin de poursuivre l’implantation et la réussite du projet, le besoin de financement était grand. Le programme expérimental Ensemble vers Carboneutre nous a permis d'y parvenir. Les entreprises et les citoyens peuvent neutraliser une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en achetant des vivaces et des arbres fruitiers, ou en offrant des heures de bénévolat, sous forme de troc. La plantation de 200 arbustes et de 12 arbres permet ainsi de financer le projet tout en compensant l’émission de près de 115 000 km parcourus en voiture, soit l’équivalent de 675 aller-retour Montréal/Val-David. »
Quelles seraient vos recommandations pour une municipalité qui veut suivre l’exemple? « Prendre en considération les aléas propices à son environnement particulier. Chez nous par exemple, nous avons dû faire face à la réserve de certains citoyens concernant des dommages causés par les chevreuils. La peur ne s'est pas avérée concrète suite à la saison 2017, mais il fallut tout de même adresser la question. »
Qu’est-ce qui aurait pu faciliter la démarche? « Un meilleur financement! Car malgré le soutien de différents partenaires, nous sommes toujours à la recherche de financement pour continuer à réaliser et soutenir ces initiatives. »
Une initiative citoyenne a Val-David pour une plus grande autonomie alimentaire © Luc Vallière, Cultiver son Village,
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Les potagers urbains, en croissance partout au Québec
Vous vous rappelez les Potagers Urbains? Ce couple de Drummondville avait grandement fait parler de lui en 2012 en plantant un potager à l’avant de la maison, leur cour arrière ne procurant pas l’ensoleillement nécessaire à la culture maraichère. La Ville leur avait alors imposé de retirer une partie de leur jardin, qui enfreignait une règlementation municipale en place. sous peine d’une amende substantielle. Grâce aux médias, l’histoire avait fait le tour de la province et soulevé des mouvements de contestation pour les potagers urbains. Le conflit s'était finalement résolu avec une nouvelle règlementation municipale.
Depuis, le mouvement aux bienfaits sociaux, économiques et sur la santé c’est implanté partout au Québec, de St-Élie-de-Caxton à Montréal, en passant par Sherbrooke et Rimouski. Dans la même lignée, Victoriaville, berceau du Développement Durable au Québec, a récemment obtenu 15 000 $ pour mettre en place 100 espaces comestibles à partager.
En résumé, on plante partout où on le peut, on prend soin des végétaux et on partage (les récoltes et les actions). Alors, si le mouvement vous inspire, c’est facile, à vos pelles et fourches!
© Potager Urbain - Michel Beauchamp et Josée Landry devant leur potager de façade à Drummonville
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Si ce projet d'agriculture urbaine vous donne envie d'en savoir plus, vous pouvez trouver plus de pages sur le jardinage écologique ci-dessous et dans notre guide de la construction écologique.
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