L'un des grands défis des municipalités est de gérer de façon responsable les matières résiduelles produites sur leur territoire. L'élimination a longtemps été l'unique façon de disposer des déchets, mais aujourd'hui, la notion de gestion des matières résiduelles va bien au-delà de l'enfouissement et de l'incinération, d’autant plus qu’elles sont désormais considérées comme des ressources à exploiter et à mettre en valeur. On privilégie donc l'application des « 3R-V » : la Réduction à la source, le Réemploi, le Recyclage et la Valorisation des matières résiduelles. Vient ultimement l'élimination.
Pour plus d’informations sur les 3R-V, rendez-vous sur le site de Recyc-Québec.
CONSTATS
Les chiffres suivants permettent de dresser un portrait de la situation de la gestion des matières résiduelles au Québec (2011)[1]:
- 5.9 M t (millions de tonnes) de matières résiduelles se sont retrouvées dans les sites d’enfouissement. Sur cette quantité, plus de la moitié constituait des matières organiques, des matières récupérables et du bois;
- 1.04 M t de matières ont été récupérées, ce qui correspond à une augmentation de 13% par rapport aux deux années précédentes;
- 0.9 M t de matières organiques ont été compostées.
Cas particulier du secteur de la construction, de la rénovation et de la démolition (crd)
De grandes quantités de matières résiduelles sont produites sur les chantiers de construction, de rénovation ou de démolition. Ce secteur (CRD) était d’ailleurs le deuxième plus grand générateur de matières résiduelles au Québec en 2008.
Malgré qu’entre 1998 et 2008, ce secteur ait largement dépassé l’objectif de récupération des matières fixé par la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles avec un taux de récupération de 70%, il reste toujours près de 1,5 M t de matières incinérées chaque année[2].
L’augmentation des quantités récupérées et valorisées venant des CRD aura donc un impact important sur les performances et la gestion des matières résiduelles dans les municipalités. Pour se faire, il faudra agir sur les contraintes conditionnant la réduction, le réemploi, la récupération et la valorisation de ces déchets.
CADRES GOUVERNEMENTAUX
En mars 2011, le ministère du développement durable (MDDEP) a adopté une nouvelle politique : la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles. Elle est assortie du Plan d’action pour la période 2011-2015 qui répond à trois enjeux majeurs :
- Mettre un terme au gaspillage des ressources;
- Contribuer à l’atteinte des objectifs du plan d’action sur les changements climatiques et de ceux de la stratégie énergétique du Québec;
- Responsabiliser l’ensemble des acteurs concernés par la gestion des matières résiduelles.
Les mesures contenues dans le plan d’action visent ainsi l’amélioration de l’environnement, la réduction des pertes économiques liées à l’élimination des matières résiduelles et l’essor du recyclage et de la production énergétique. Soit, concrètement de :
- Ramener à 700 kg/pers/année le tonnage de déchets à éliminer;
- Recycler 70% du papier, du carton, du plastique, du verre et du métal;
- Traiter 60% des matières organiques putrescibles;
- Réutiliser ou recycler 80% des résidus de béton, de briques et d’asphalte;
- Trier à la source ou acheminer vers un centre de tri 70% des résidus de CRD[3].
Les municipalités locales ont leur rôle à jouer dans l’atteinte de ces objectifs et, si toutes ne sont pas touchées de la même manière par les problèmes liés aux matières résiduelles, elles peuvent tout de même réagir sur :
- La réduction à la source et le réemploi de déchets domestiques
- Le compostage des matières putrescibles et le recyclage
- Le réemploi, la récupération et le recyclage des déchets de CRD
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