Cette page permet avant tout de décrire un bouquet énergétique varié et en évolution permanente. Alors que certaines énergies apparaissent comme obsolètes et trop polluantes, d’autres, plus prometteuses, émergent ou sont en cours de développement. Il ne s’agit en aucun cas d’élire LA solution pour chauffer nos logements, car toute production d’énergie entraîne des impacts plus ou moins importants sur l’environnement, le paysage, la santé ou les ressources. Mais d’avoir un regard critique sur le « carburant » de notre économie moderne, l’énergie.
L’origine de l’électricité
L’électricité au Québec est produite à 96% par les barrages hydroélectriques (Source : Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec et Statistique Canada, 2009). Cette technique, moins émettrice de gaz à effet de serre que la combustion d’énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) permet de garantir des prix au kWh parmi les plus bas du Canada. Il est néanmoins important de rappeler les impacts sur le paysage et la biodiversité qu’engendre la construction de ces barrages. Des milliers d’hectares de forêts sont sacrifiés afin de créer les réservoirs d’eau douce nécessaire à la production d’électricité : cette biomasse qui jouait le rôle de capteur de carbone disparaît. Les cours d’eau sont déviés, les forêts sont traversées par les lignes à haute tension et les plans d’eau sont soupçonnés de dégager du méthane en importante quantité (un puissant gaz à effet de serre). L’hydroélectricité n’en reste pas moins une énergie fiable et surtout renouvelable.
L’origine des énergies fossiles
Les combustibles fossiles sont issus de la pyrolyse de la matière organique, végétale et animale. Sous l’effet de la pression et de la température, la matière organique accumulée dans les couches de sédimentation va former, entre autre, le pétrole, le gaz et le charbon qui sont principalement composés de carbone et d’hydrogène (sauf le charbon, qui est surtout constitué de carbone). Ce processus nécessitant des millions d’années, les combustibles fossiles sont, à juste titre, considérés comme des énergies non renouvelables. Ainsi, au rythme des consommations actuelles, nous aurons épuisé les réserves de gaz mondiales dans 60 ans, et celles du pétrole dans 50 ans !
Au Québec, le gaz naturel utilisé pour le chauffage provient essentiellement des provinces de l’ouest du Canada comme l’Alberta. Le gaz est extrait et acheminé par gazoduc jusqu'à nos installations. Lors de sa combustion, le gaz rejette du CO2 en importante quantité.
De son côté, le mazout est issu du raffinage du pétrole. Au Québec, la quasi totalité du pétrole est importé d’Algérie, d’Europe du Nord et du Moyen-Orient. Il est ensuite raffiné sur les rives du Saint-Laurent puis acheminé par camions jusqu'à nos installations. La combustion du mazout est polluante, elle dégage également plus de CO2 encore que la combustion du gaz et le rendement énergétique ést plus faible. Vous l’avez compris, le mazout est clairement la bête noire des systèmes de chauffage.
L’origine de la biomasse
La biomasse, c’est l’ensemble des matières organiques pouvant devenir une source d’énergie par combustion. Concrètement, il s’agit du bois et des résidus des activités forestières, mais aussi du bio-méthane ou biogaz, issu de la méthanisation des matières organiques. L’énergie tirée de la biomasse est considérée comme une énergie renouvelable et soutenable tant qu’il n’y a pas de surexploitation de la ressource. La photosynthèse permet de capter le CO2 de l’atmosphère alors que la combustion libère ce même CO2 : la biomasse s’inscrit donc dans un cycle court du carbone.
Cependant, lors d’une combustion mal maîtrisée, le bois peut émettre des polluants : fumées, goudrons, monoxyde de carbone, métaux lourds. Selon Environnement Canada, un poêle à bois non certifié peut émettre autant de particules fines dans l'atmosphère en neuf heures qu’une automobile de type intermédiaire parcourant 18 000 km !
Le bio-méthane ou biogaz, issu de la décomposition de la matière organique, peut être récupéré de nos eaux usées ou de nos déchets. Il est ensuite brûlé comme du gaz naturel. Le bio-méthane permet d‘éviter de relâcher le méthane issu des déchets dans l’atmosphère, où son pouvoir d’effet de serre est 20 fois plus important que celui du CO2.
L’impact de la production d’énergie sur les changements climatiques
Un des nombreux impacts de la production d’énergie concerne son rôle sur le réchauffement global. Pour mesurer l’impact du chauffage sur le climat, on mesure les émissions de gaz à effet de serre, notamment le CO2. Pour l’impact des autres gaz on parlera alors d’équivalent CO2, en fonction de leur niveau d’impact sur l’effet de serre.
Cette valeur est relativement facile à déterminer pour les énergies fossiles ou la biomasse ; en revanche, pour l’hydroélectricité, cette valeur est plus difficile à quantifier, car il n’y a pas de combustion. Les impacts de l’hydroélectricité sur le réchauffement climatique sont principalement dus à l’énergie grise des barrages (l’énergie nécessaire à sa construction), ainsi qu’au phénomène de méthanisation des plans d’eau. Sous l’eau nouvellement répandue, les végétaux se décomposent et dégagent du méthane, 20 fois plus puissant que le CO2 comme gaz à effet de serre. De plus la biomasse, la forêt, détruite lors de la création du plan d’eau, ne va plus remplir son rôle de puits de carbone. De par cette complexité, l’impact des barrages sur le réchauffement climatique est sujet à controverse. Cependant on s’accorde à dire que leurs émissions de GES sont nettement inférieures à celles des énergies fossiles.
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