La quantité d’eau pluviale récupérable

Il y a plusieurs façons de récupérer l’eau de pluie. Du simple baril sous la gouttière, jusqu’au système complet de filtration et de redistribution, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Une chose est certaine, la ressource est là et elle nous coule littéralement sous le nez : dans une région où il tombe en moyenne entre 800 et 900 millimètres de pluie par an (soit presque tout le sud du Québec)[1], avec 100 m2 de toit, vous pouvez récupérer entre 70 000 et 80 000 litres d'eau de pluie par an  en tenant compte des pertes (prélavage du toit et trop-pleins) !

Une maisonnée de quatre personnes utiliserait, selon les données mentionnées précédemment (lien Récup 1 environ 1 600 litres d’eau par jour soit 580 000 litres par année. La captation pour combler les besoins extérieurs demanderait donc environ 175 000 litres d’eau et exigerait plus du double de la superficie de toiture. Il est donc possible en pratique de capter toute l’eau de pluie du toit et de l’utiliser en totalité à bon escient, sans un équipement sophistiqué pour le filtrage à un niveau de consommation alimentaire. Nous donnons dans les pages suivantes tout le détail de calcul pour dimensionner votre réservoir d’eau en fonction de vos besoins.

L’utilisation efficace de l’eau pour LEED

La certification LEED récompense la récolte de l’eau de pluie en allouant jusqu’à 8 points pour l’application de mesures d’utilisation d’eau pluviale, ce qui peut faire la différence entre l’obtention d’une certification Or et Platine ! Les points LEED peuvent être récoltés selon le tableau qui suit :

Surface de récolte

Lieu d’application

Points LEED

≥ 50% de la surface du toit

À l’intérieur

2

≥ 50% de la surface du toit

À l’extérieur

3

≥ 75% de la surface du toit

À l’intérieur et à l’extérieur

4

 

Ce tableau indique qu’un système utilisé seulement pour l’eau sanitaire (la chasse d’eau des toilettes) donnerait droit à 2 points si la surface de récolte est d’au moins la moitié du toit alors que l’utilisation du même système pour l’extérieur seulement (lavages de voiture, arrosage, etc.) donnerait accès à 3 points. Un système qui récolterait davantage d’eau, soit au moins les trois quarts de la surface du toit, et qui permettrait de répondre aux besoins en eau grise autant à l’intérieur qu’à l’extérieur permettrait d’accéder à 4 points LEED. (Note : avec une superficie de captage de moins de 75% de la surface du toit, un système extérieur/intérieur n’aurait droit qu’à 3 points - et non 5 - puisque LEED considère que cette surface serait insuffisante pour alimenter en eau les deux applications.)

Si l’utilisation extérieure est envisagée, 4 autres points sont disponibles pour l’installation d’un dispositif d’irrigation pour la distribution de l’eau grise. Ce système peut-être approvisionné par de l’eau de pluie et/ou de l’eau grise récupérée et emmagasinée.

L'eau de pluie récupérée doit être traitée pour certaines utilisations

Quelle est la qualité de l’eau de pluie ?

L’eau de pluie n’est pas une eau potable : elle a été en contact avec des surfaces pouvant être polluées, et contient donc souvent des débris végétaux, animaux ou minéraux, des micro-organismes, des métaux (zinc issu des gouttières, par exemple) et différents aérosols provenant de l’atmosphère. À moins d’être filtrée avec un dispositif complexe et coûteux pour enlever toute trace de métaux lourds et stériliser contre la présence de bactéries pathogènes, elle ne peut être employée que pour les usages qui ne réclament pas une eau potable : l’alimentation des toilettes et du lave-linge, l’arrosage du jardin, le remplissage du bassin et tous les nettoyages extérieurs.

Une valorisation à plus grande échelle est même possible pour les terrains de sport, les aéroports, les serres, les centres équestres, les bâtiments d’élevage, les golfs, les piscines, les patinoires et autres installations qui consomment beaucoup d’eau. La légère pollution dont peut souffrir l’eau de pluie n’est pas gênante pour ces utilisations. Notons, de plus, que cette eau présente l’avantage d’être douce car très peu minéralisée. Elle ne provoque donc aucun entartrage et permet un meilleur lavage du linge avec des quantités moindres de détergent (réduction d’environ 40 %). Attention : elle est acide, comme certaines eaux de source en terrain cristallin, et donc agressive par rapport à des métaux comme le plomb ou le cuivre, notamment au niveau des canalisations.

[1] Institut de la statistique, Québec, Le Québec statistique, Territoire. 5 novembre 2010. Consulté le 21 janvier 2013.

L'ensemble de nos articles sur la récupération de l'eau de pluie: 

  1. Quantité et qualité de l’eau pluviale à récupérer
  2. Le système de collecte de l’eau de pluie (1) : le captage, le prélavage, les tuyaux
  3. Le système de récupération d’eau de pluie (2) : la citerne
  4. Le système de récupération d’eau de pluie (3) : la distribution
  5. Le système de récupération d’eau de pluie (4) : le traitement
  6. Récupérer l’eau, c’est bien, mais l’économiser, c’est indispensable !