L’énergie hydraulique est une énergie bien connue et très exploitée. On l’utilise depuis plus de deux millénaires pour des utilisations mécaniques comme des moulins à farine, à scie ou encore à carder. Au Québec, on comptait déjà onze moulins à eau en 1666 pour une population de 4 000 colons français. Après avoir beaucoup contribué au développement de la société de l’époque, les moulins à eau sont tombés en désuétude et ont laissé leur place à de nouvelles technologies. Il en existe moins d’une centaine aujourd’hui au Québec, dont certains servent encore à la production et la vente de farine.

Les successeurs de ces moulins à eau sont les centrales hydroélectriques, qui captent l’énergie cinétique des cours d’eau ou des chutes, la transforment en énergie mécanique à l’aide de roues hydrauliques ou de turbines, et la convertissent en énergie électrique grâce à des génératrices. Cette énergie est considérée comme renouvelable car elle provient du cycle naturel d’évaporation-précipitation de l’eau.

Même si elle représente seulement 2.3 % de la production mondiale d’énergie primaire, elle est la deuxième source d’énergie renouvelable au monde derrière celles associées à la biomasse (près de 10 % de la production mondiale d’énergie primaire) et elle tient la première place des énergies renouvelables utilisées pour la production d’électricité.

En 2018, c’était 16 % de la production mondiale d’électricité qui était assurée par l’hydroélectricité. En fait, l'énergie hydraulique est la plus grande source d'énergie renouvelable, avec plus de 200 GW de capacité de production. Le Québec est l’un des plus gros producteurs mondiaux d’hydroélectricité grâce aux vastes ressources hydrauliques qu’il possède: soit près de 500 000 lacs et 4 500 rivières qui couvrent près de 12% de son territoire. À la fin de 2021, Hydro‑Québec exploitait un parc de production de 37 248 MW, de source hydraulique à plus de 99 %.

Parmi les centrales hydroélectriques, on pense le plus souvent aux grands barrages. Il existe néanmoins d’autres types de centrales, dites « au fil de l’eau », qui ne nécessitent pas ou très peu d’ouvrages de retenues. Celles-ci sont de tailles beaucoup plus modérées, et peuvent convenir à des usages plus spécifiques tels que les maisons, chalets, auberges, camps, parcs ou encore petites collectivités isolées ou hors réseau. Parmi ces centrales hydroélectriques de taille assez modestes, on distingue la classification suivante :

  • Capacité inférieure à 100 kW : centrales micro-hydroélectriques
  • Capacité entre 100 kW et 1 MW : mini-systèmes hydroélectriques
  • Capacité de 1 à 10 MW (parfois jusqu’à 50 MW) : petits systèmes hydroélectriques

Les microsystèmes fournissent une énergie suffisante pour alimenter des habitations isolées. Ils sont particulièrement intéressants à exploiter quand les conditions le permettent, car ils fournissent une source d’énergie économique, fiable et avec très peu d’impact sur l’environnement en raison de l’utilisation d’une simple fraction du débit disponible du cours d’eau (pas de réservoir d’eau n’est construit, et aucune terre n’est inondée).

  • Pour qui? Maisons ou chalets isolés, ranches, auberges, camps, parcs, petites collectivités isolées ou hors réseau…
  • Pour quoi? L’éclairage, les ordinateurs ou électroménagers … Tout dépend du potentiel hydraulique du cours d’eau!

Attention! Au Canada, l’eau est une ressource qui appartient à l’État et qui est gérée par les ministères provinciaux. Ainsi, il faut obtenir un permis d’utilisation de cette ressource auprès du gouvernement du Québec pour pouvoir détourner l’eau de surface d’un cours d’eau vers un système micro-hydroélectrique.

Pour lire l’ensemble de cette fiche

  1. Le fonctionnement d’un système micro-hydroélectrique
  2. Comment identifier le potentiel hydroélectrique de votre terrain. (1/2)
  3. Comment identifier le potentiel hydroélectrique de votre terrain. (2/2)
  4. Comment combler ses besoins électriques avec la micro-hydroélectricité ?
  5. Aspects environnementaux, légaux et économiques de la micro-hydroélectricité