Le béton de chanvre est en fait un mélange de chanvre broyé et tamisé qui permet de sélectionner la chènevotte et d'un liant fait de chaux (une matière poudreuse issue du traitement du calcaire à de très hautes températures). On utilise ce matériau non pas pour les murs de fondation, mais bien uniquement pour la construction de murs hors-sol. Si vous désirez construire en utilisant les matériaux les plus naturels possible, vous pourriez construire une maison en béton de chanvre, sur une fondation en pierres.
Les murs en béton de chanvre ont des propriétés intéressantes : la chaux agit comme une masse thermique, c'est à dire qu'à l'instar du béton traditionnel, elle accumule la chaleur pour ensuite la diffuser à l'intérieur lorsque la température tombe. La chènevotte quant à elle a de bonnes propriétés isolantes, en plus de contribuer au contrôle de l'humidité dans l'habitation.
Encore marginal, l'emploi du chanvre en construction écologique a pourtant plusieurs avantages. En plus des caractéristiques mentionnées plus haut, le chanvre est une plante résiliente, qui croît rapidement et qui a de très nombreux usages : on peut entre autres utiliser ses fibres pour tisser des vêtements et ses graines pour l'alimentation humaine et animale. On cultive aisément le chanvre selon les principes de l'agriculture biologique, car la plante ne requiert pas l'emploi de pesticides et herbicides. La culture du chanvre commercial, autrefois répandue en Amérique du Nord, a été freinée dans les années 1930 lorsqu'elle fut interdite, en même temps que la culture de la plante servant à la production de marijuana. Ce n'est qu'il y a une douzaine d'années que le gouvernement a accepté de faire la distinction entre le chanvre commercial et la marijuana. De plus en plus de cultivateurs font maintenant pousser du chanvre, et ce en toute légalité.
Le béton ternaire : une alternative écologique au béton
Le béton est le matériau le plus utilisé au monde après l’eau, et malheureusement, le ciment, une des composantes du béton, est responsable de 5 % des émissions de CO2 mondiales. Une bonne idée pour diminuer cet impact est d’opter pour un béton plus écologique, c’est-à-dire le béton ternaire, qui s'utilise exactement comme le béton "standard". Des rebuts post-industriels, comme des cendres volantes ou de la fumée de silice (appelés matériaux cimentaires supplémentaires ou MCS) y remplacent environ 30% du ciment sans amoindrir les performances du béton final. En fait, l'ajout de MCS améliore le béton, en augmentant sa résistance, son imperméabilité et sa durabilité face aux agressions environnementales. Enfin, les MCS améliorent la résistance aux craquages thermiques.
Au Québec, le ciment additionné de MCS est malheureusement plus dispendieux que le béton au ciment de Portland, en raison des coûts associés au transport des MCS en provenance de l’Ontario. Toutefois une proposition d’inclure de nouveaux matériaux québécois, actuellement en cours de vérification par l’Association canadienne de normalisation (CSA), permettra prochainement de réduire les coûts au Québec.
Bonne journée,
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