Bonjour,
Il y a plusieurs éléments à vous donner pour cette question qui aborde plusieurs sujets.
Avant tout, nous nous devons de souligner que la philosophie de l’impact minimal pour la construction d’une habitation est d’implanter le bâtiment proche des zones développées (et donc pas dans la forêt), et dans le cas où c’est un milieu naturel qui est tout de même choisi, c’est un écosystème jeune et/ou dégradé qui aura le moins d’impact environnemental. Donc si possible proche de la route d’accès, et dans une zone où le milieu n’est pas de haute valeur environnementale.
Si les arbres de votre forêt sont matures, il serait dommage de les couper, ce qui risque d’arriver même avec des pilotis ou pieux. Vous bénéficierez forcément moins de cette forêt en la dégradant. Il est donc fondamental de bien réfléchir sur l’emplacement de votre habitation.
Les éléments qui suivent vous donneront des éléments pour le faire.
SI VOUS CONSTRUISEZ UN REFUGE, UN CHALET QUI N’EST PAS OCCUPÉ À L’ANNÉE
Ce type de construction, qui ne serait ni approvisionné en eau, ni en électricité, pourrait être construit sur pilotis ou pieux. Car la zone à défricher serait celle du bâtiment, additionné à celui de l’accès à la route. On devrait parler de 1000 ou 2000 pieds carrés par exemple.
Il est vrai que, même si elles restent difficiles à isoler et rendre étanches, les constructions sur pilotis ou pieux sont celles qui sont le moins susceptibles d’être atteintes par les racines des arbres. Elles ne demandent pas d’excavation ! Ce peut aussi être avantageux dans certains cas où il y a des problèmes au niveau de la stabilité du sol, ou encore dans les zones particulièrement propices aux inondations. Quoi que dans ces cas-là, le meilleur choix est encore de ne pas construire.
Cependant, il est important il faut savoir que les sols rocheux ou argileux peuvent rendre plus difficile l'installation de pieux. Un sol dense permettra au pilotis de supporter davantage de poids. Pour obtenir des données précises en lien avec votre projet, contactez un ingénieur en structure.
SI VOUS CONSTRUISEZ UNE HABITATION PERMANENTE, AVEC UNE FOSSE SEPTIQUE ET CHAMP D’ÉPURATION
Une maison que vous habiterez à l’année serait nettement plus consommatrice en superficie, et doit répondre au code de la construction et à la réglementation municipale.
La superficie à défricher peut s’élever à 1000 pieds carrés pour le bâtiment, 1000 à 2000 pieds carrés pour la fosse septique et le champ d’épuration (éloignés de 100 pieds au moins du puits), environ 1500 pieds carrés de distance autour de ces installations, et 1000 pieds carrés pour le chemin d’accès au puits et à l’habitation. Nous atteignons probablement les 5000 pieds carrés.
Dans ce cas, la maison sur pilotis n’offre clairement plus d’avantages. Ainsi, dans une optique écoénergétique et environnementale optez plutôt pour la dalle sur sol.
QUELLE DISTANCE ÉTABLIR ENTRE UNE HABITATION ET DES ARBRES
La proximité d’arbres autour d’une maison peut être problématique : on dit souvent que certaines essences d’arbres ont une puissance racinaire capable de soulever les fondations d’une petite maison neuve, provoquant des fissures ou des cassures de fondations. Par exemple l’érable rouge et érable argenté, le saule, l’orme ou le peuplier sont bien capables de faire des dégâts, plus vraisemblablement sur la fosse septique/champ d’épuration, ou sur les tuyaux de drainage.
Les opinions divergent sur la distance minimale à conserver entre les arbres et un bâtiment, et son champ d'épuration.
Plus de 90 % des racines d’arbres se trouvent dans le premier cinquante centimètres de sol, là où il y a de l’air, de l’eau et des éléments minéraux (source : Ville de Montréal, arrondissement Sont-Léonard, L’arbre et ses racines, mythes et réalités). Un arbre distribue donc ses racines latéralement. La question de la distance avec une habitation est donc fondamentale.
Pour un arbre relativement petit dont le système racinaire n'est pas envahissant, une distance aussi faible que 6 mètres ou 20 pieds pourrait suffire (University of Minnesota). D'après certains ingénieurs forestiers, le système racinaire peut s'étendre bien au-delà de la ligne du déploiement des branches. Certaines espèces peuvent développer des racines s'étendant jusqu'à deux à trois fois la hauteur de l'arbre ! De nombreuses sources suggèrent toutefois de planter à une distance égale à la hauteur de l'arbre mature, donc de 25 à 30 mètres dans le cas de l'épinette par exemple.
Une distance prudente sur une échelle d'une vingtaine d'années se situe probablement quelque part entre les deux. Consultez le répertoire du site web Arboquebecium pour évaluer la hauteur générale des arbres matures. Et cette fiche technique du gouvernement de l’Ontario procure une liste des essences d’arbres dont il faut surveiller le système racinaire en fonction de leur profondeur.
LES ÉTAPES MAJEURES DE LA DALLE SUR SOL EN MILIEU FORESTIER
Ainsi, vous pouvez opter pour une dalle sur sol sans soucis, pourvu que les étapes décisives soient convenablement effectuées. Voir le dessin technique « Vue en coupe de la dalle sur sol » du cahier no 5 de la Ruche, Construction écologique de la dalle sur sol).
Pour plus d’information sur la mise en œuvre, veuillez consulter, entre autres, le cahier no 5 de LA RUCHE Construction écologique de la dalle sur sol, et le document de la SCHL Construction des dalles sur terre-plein.
De plus, assurez-vous de prendre en considération comment protéger votre maison des incendies de forêt au Québec et espérons prévenir la tragédie d'un feu a la maison.
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