L’organisation Mondiale de la Santé recommande désormais de ne pas dépasser le seuil de 100 Bq/m3 à l’intérieur des bâtiments pour éviter d’être exposé de façon prolongée au radon et de développer un cancer du poumon. Ce nouveau seuil est de dix fois inférieur à celui qui était jusqu’alors recommandé par l’OMS. Voilà un signal fort qui devrait inciter les pays à prendre des mesures plus drastiques pour limiter l’exposition à ce gaz radioactif.
« Dans de nombreux pays, le radon est la seconde cause de cancer du poumon, juste après le tabagisme. » a déclaré le Dr Maria Neira, Directrice du département Santé publique et environnement de l’OMS.
Nous sommes tous concernés!
Au Québec, on estime que le radon est responsable de 430 décès par an. Certaines régions sont plus à risque que d’autres comme Oka ou le Mont Laurier, mais toutes les régions sont concernées car le radon s’infiltre au hasard à l’intérieur des habitations par le sol, les fissures, les jonctions entre la dalle et les murs ou par les drains. Ainsi, il est possible que votre voisin n’ait pas de radon chez lui mais que votre sous-sol en soit rempli : la répartition est aléatoire, imprévisible et impossible à détecter autrement que par un test de radon. De plus, sa concentration peut varier d’un jour à l’autre, compte tenu de plusieurs facteurs comme le vent, le taux d’humidité, etc.
On peut se procurer des appareils pour effectuer soi-même le test de radon, qui sera ensuite envoyé en laboratoire pour une analyse du résultat reconnue par Santé Canada, ou il existe des détecteurs électronique de gaz radon aussi.
À quand une norme obligatoire… et appliquée?
Au niveau fédéral, le Code National du Bâtiment exige de réduire au minimum les voies potentielles d’infiltration du radon, et de prévoir l’installation d’un système de dépressurisation active. Malheureusement, ces exigences ne sont que rarement appliquées dans les maisons neuves.
Pour l’instant, seul le système d’évaluation LEED® Canada pour les habitations rend obligatoire l’installation d’un système de dépressurisation passif, qui extrait le radon de l’habitat par tirage naturel.
Par ailleurs, une directive de Santé Canada fixe à 200 Bq/m3 la valeur limite au dessus de laquelle il est recommandé de prendre des mesures pour faire baisser le niveau de radon dans sa maison… C’est encore le double de ce que préconise l’Organisation Mondiale de la Santé…
En 2021, un règlement visant à améliorer le Code de construction du Québec pour réduire l’infiltration de radon dans les nouvelles habitations est actuellement en projet. Mais il ne serait pas assez exigeant, comparé au reste du Canada.
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