En mars 2013, l’UNC Center for Community Capital, financé par l’ Institute for Market Transformation, a publié un rapport de recherche inédit : « Home Energy Efficiency and Mortgage Risks ». Premier rapport en son genre, il est fondé sur un échantillonnage de 71 000 prêts hypothécaires habitations, couvrant l’ensemble du territoire américain. Le niveau de fiabilité de l’étude est de 99%. En voici les principaux résultats :
- Les prêts hypothécaires des maisons certifiées Energy Star ont 32% moins de chances d’être pris en défaut de paiement.
- Plus la maison est efficace énergétiquement, plus le risque diminue. En fait, pour chaque point obtenu sur l’échelle HERS (Home Energy Rating System), le risque de défaut de paiement en est autant amoindri.
- Les résultats pourraient avoir un impact significatif sur les politiques des institutions financières. Par exemple, les prêteurs pourraient encourager, par des primes d’assurances plus faibles associées aux taux d’intérêts, un profil de crédit plus souple ou un ratio endettement-revenu plus élevé pour les personnes qui achètent ou refinancent une maison efficace énergétiquement. Ceci accroîtrait l’accès à ce type de maison auprès de plusieurs emprunteurs, surtout dans les localités où les coûts sont élevés.
- Les prêteurs pourraient exiger, ou fortement recommander, une évaluation énergétique durant le processus de la demande du prêt. Alors que cette évaluation servirait notamment à calculer la valeur de la maison, elle pourrait aussi définir d’autres caractéristiques importantes du prêt.
Les données factuelles de l’étude sont : la dimension et l'âge de la maison, le revenu moyen des familles du quartier, la valeur des maisons comparativement à la valeur médiane de la région, le taux de chômage local, le niveau de crédit de l’emprunteur, le ratio prêt-valeur, le type de prêt, la température locale et le coût de l’électricité. L’échantillonnage s’est limité aux unifamiliales et aux propriétaires-occupants dont les prêts ont été contractés entre 2002 et 2012 pour l’achat de maisons seulement. Environ 35% de ces maisons étaient certifiés Energy Star. Aux États-Unis, 20% de toute l’énergie utilisée est liée à la consommation résidentielle. Chaque année, les foyers américains dépensent autour de 230 milliards de dollars en énergie, excluant le transport.
Ici comme aux États-Unis, il est certain que les économies d’énergie réalisées peuvent dégager des sommes qui peuvent servir ensuite à payer plus facilement l’hypothèque. Même si l’analyse de risque n’est pas aussi cruciale au Canada qu’aux États-Unis, les règles d’obtention des prêts hypothécaires étant plus strictes ici, les résultats de cette étude pourraient tout de même être utilisés afin d’influencer les institutions financières et les agents immobiliers. En effet, non seulement ceux-ci pourraient intégrer l’efficacité énergétique à l’évaluation de la valeur des habitations, mais ils pourraient également y insérer des caractéristiques environnementales et de durabilité, comme la certification LEED®. À ce sujet d’ailleurs, référez-vous à notre article : « États-Unis : les agents immobiliers incités à vendre plus cher les maisons écolos. »
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