Tout d'abord, un puits canadien ne peut pas être "passif", du moins pas en hiver. Pour échanger l'air de la maison, il faut pousser de l'air neuf et extraire un débit équivalent d'air pour balancer la pression. Il est possible de le faire avec un effet cheminée dans la maison, en plaçant une sortie d'air en haut, mais il n'est pas recommandé d'utiliser cette méthode dans notre climat. Le mieux, c'est d'utiliser un ventilateur avec un panneau de contrôle pour échanger l'air de la maison périodiquement, au besoin. Les systèmes de contrôle avec humidistat permettent d'éviter d'échanger trop d'air lorsqu'il fait très froid pour éviter d'assécher l'air de la maison et de la refroidir inutilement. Aussi, certains contrôles permettent de programmer des horaires pour éviter de faire entrer de l'air froid sans raison.
Même avec un puits canadien, l'air entrant dans la maison doit être chauffé puisque le sol est plus froid que la maison. Il faut donc contrôler l'entrée d'air pour éviter d'augmenter la consommation énergétique.
Ensuite, lorsqu'on installe un échangeur d'air, le mieux est de "distribuer" l'air neuf dans toute la maison pour avoir un apport en air frais dans chaque pièce. Et tant qu'à extraire de l'air vicié, autant l'extraire des salles de bain, où les excès d'humidité et les mauvaises odeurs sont les plus fréquentes. Voici un article de la SCHL traitant de la ventilation des maisons : Comment bien ventiler votre maison. La norme CSA-F326, sur laquelle est basée la certification Novoclimat en matière de ventilation, spécifie les débits d'air à respecter pour chacune des pièces. Cette "distribution" représente le principal coût dans une installation de ventilation. Il est préférable de faire affaire avec un installateur accrédité Novoclimat pour obtenir une distribution d'air efficace et bien balancée. Voici le lien vers la liste des spécialistes en ventilation accrédités Novoclimat : Novoclimat - Constructeurs et professionnels accrédités.
Puis, tant qu'à payer pour un ventilateur et un système de contrôle, pourquoi ne pas choisir un ventilateur à récupération de chaleur (VRC)? Le surcoût est raisonnable, et cet investissement est très rentable. En général, les mesures d'efficacité énergétique impliquant la récupération de chaleur sont les plus rentables et les plus durables, après l'enveloppe de bâtiment bien sûr. Même avec un puits canadien, il est préférable d'installer un VRC puisqu'il reste beaucoup de chaleur à transférer entre le flux d'air sortant et le flux d'air entrant.
Finalement, le coût d'un puits canadien efficace est similaire sinon plus cher qu'une installation de VRC avec une distribution conforme à Novoclimat. Pour qu'un puits canadien soit efficace, il faut entre autres :
- engager des frais d'excavation supplémentaires pour qu'il soit enfoui à une profondeur suffisante pour être dans le sol à température stable à l'année
- utiliser des conduits de qualité, étanches à l'eau et à l'air pour éviter la contamination du système par les gaz de sol et les moisissures
- avoir une pente de 2% dans le sens du flux d'air et être muni d'une pompe de relevage pour collecter les condensats en été
Ces mesures assurent un bon fonctionnement à long terme du système et ont un coût.
En conclusion, il est préférable d'installer un VRC avec une distribution conforme à Novoclimat d'abord, et ajouter un puits canadien si vous souhaitez économiser davantage d'énergie et rafraîchir la maison en été.
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