Principe de fonctionnement
Concrètement, un échangeur d’air géothermique (EAG) est un tuyau, généralement en plastique, enterré sous la ligne de gel (environ 2 m). Il consiste à utiliser l’inertie du sol, qui reste à une température relativement constante tout le long de l’année, pour faire gagner quelques degrés à l’air neuf du logement, épargnant cet effort au système de chauffage existant.
Le graphique ci-dessous présente la courbe de la température moyenne extérieure et la courbe de température du sol à une profondeur de 2 mètres, à Montréal. On constate que la température du sol est supérieure à la température extérieure durant toute la saison de chauffage. Nous avons donc un gisement d’énergie gratuite à notre disposition pour préchauffer l’air neuf de la maison.
Qu’est-ce que l’inertie thermique ?
L'inertie thermique est la capacité d'un matériau (en l’occurrence la terre) à stocker de la chaleur lorsqu’il est assujetti à une source d’énergie et à restituer cette chaleur plus tard en absence de la source. Un matériau à faible inertie (c'est-à-dire un matériau léger) n’absorbera pas la chaleur mais la restituera plutôt immédiatement. A l'inverse, un matériau à grande inertie (lourd) va procurer ce que l'on appelle un déphasage thermique. C'est-à-dire qu'il restituera la chaleur absorbée plus lentement et plus loin dans le temps : ce phénomène est très intéressant puisque l'hiver il restituera la chaleur accumulée durant la journée pendant la nuit, réduisant ainsi les dépenses de chauffage aux heures les plus froides.
L'été il restituera la chaleur le soir et la nuit plutôt que durant les heures chaudes. Il est alors stratégique de ventiler la nuit afin d'évacuer cette chaleur et laisser rentrer la fraîcheur dans la maison pour recommencer le cycle le jour suivant avec une surface fraîche, capable d’absorber une bonne quantité d’énergie.
Le puits canadien ou EAG : deux saisons, deux modes de fonctionnement différents
L’ÉAG est en fonctionnement l’hiver et l’été, mais à mi-saison il est judicieux d’utiliser une dérivation pour le court-circuiter ou le contourner. Durant la mi-saison, la température extérieure est comprise entre 15 et 20°C, ce qui est proche de la température de confort dans une maison (18-22°C). Le puits canadien pourrait alors procurer un rafraîchissement non souhaité ; on parle alors de rendement énergétique négatif.
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L’hiver, l’ÉAG préchauffe l’apport d’air neuf dans le logement. Par une température extérieure de -20°C on peut s’attendre à un gain d’environ 7°C pour arriver à un air préchauffé à -13°C ;
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L’été, le puits canadien rafraîchit l’apport d’air neuf d’environ 5°C[1]. Le retour d’expérience de plusieurs utilisateurs a démontré que le puits canadien n’est pas adapté à notre climat pour un fonctionnement en été. Il en résulte sur la plupart des installations des problèmes d’eau stagnante dans les conduits et de qualité de l’air intérieur. En été il serait donc plus sage de le « by-passer » (« court-circuiter ») afin d’éviter les problèmes sérieux de qualité d’air qu’il pourrait engendrer.
Il est même arrivé qu’une maison devienne inhabitable à cause notamment d’un puits canadien !
Plusieurs configurations possibles de puits canadien
Le tube peut être implanté de 3 façons différentes.
En ligne droite
C'est la configuration la plus simple. Il faut cependant s’engager dans des frais d’excavation supplémentaires.
Autour des fondations
Il s’agit de la configuration la plus avantageuse financièrement car il n’y a pas de frais d’excavation supplémentaires. Le tube fait le tour du bâtiment en profitant des tranchées faites pour les fondations.
En boucle de Tickelmann
Il s’agit d’un réseau de conduits parallèles où tous les débits d’air sont les mêmes pour optimiser l’échange thermique. L’air parcourt la même distance et ce, peu importe le tube dans lequel il passe. Il faut cependant soigneusement concevoir le système pour minimiser la turbulence dans les coudes et les pertes par frottement.
Il est conseillé de choisir la deuxième configuration, une boucle autour du bâtiment à environ 2 m des murs.
Vous en savez maintenant plus sur le fonctionnement du puit canadien. Trouvez plus de pages sur le sujet ci-dessous et dans notre guide de la construction écologique.
Trouvez des professionnels et des produits ainsi que des projets de maisons écologiques exemplaires dans notre répertoire de l'habitation durable. |
[1] IMB vol27 de mai 2012, Dossier ventilation : le puits canadien par André Dupuis
ce documents est plein d'erreurs.
il manque le graphique indiquant la température du sol à 2 m de profondeur à Montréal.
de plus les calculs et estimations ne peuvent qu'être faux. «L’hiver, l’ÉAG préchauffe l’apport d’air neuf dans le logement. Par une température extérieure de -20°C on peut s’attendre à un gain d’environ 7°C pour arriver à un air préchauffé à -13°C »
rectifions: si l'air prend la température du sol il sera à 10 degrés C (température du sol dans nos régions à cette profondeur)à l'entrée de la maison. On fait donc un gain de 30 degrés.
J'ai personnellement procédé à l'installation puits canadien sur trois site différents et observé ces gains.
Bonjour Lucie,
Non, ce document n'est pas plein d'erreurs! Votre commentaire, en revanche, nous paraît discutable. Voici la réponse détaillée de Denis Boyer,d'Écohabitation(ing). "La température du sol dans la région de Montréal à 2 m de profondeur est d'environ 5 °C en janvier, de 4 °C en février et de 3 °C en mars et avril (Environnement Canada, 2010). De plus, l'air passant dans un puits canadien à un débit soutenu n'a pas le temps de prendre la température du sol mais ne fait qu'absorber une partie de la chaleur disponible (en d'autres mots, l'efficacité de l'échange n'est pas de 100% et un tel système n'existe tout simplement pas!) Par ailleurs, comme il s'agit d'un flux à sens unique (contrairement à un échangeur de chaleur double flux), la température du sol ira en s'abaissant aux frontières du tuyaux, rendant la performance encore plus basse. Parler de gains aussi importants est très, très excessif.
Il est clair que le puits canadien peut avoir son intérêt pour la réduction des frais de chauffage au Québec mais il faut alors y mettre du sien. Le coût d'installation d'un système est difficile à rentabiliser considérant le prix modeste de l'énergie dans la belle province. Il importe aussi de garder à l'esprit les risques de contamination de l'air pour un système mal installé ou mal utilisé : en été, l'air humide extérieur va rapidement se condenser en entrant dans le puits et l'eau pourrait alors s'y accumuler, donnant lieu à de la moisissure à l'intérieur. C'est pourquoi il peut s'avérer avantageux de préférer une boucle de saumure (brine loop) au puits canadien pour le préchauffage de l'air (et la climatisation en été)."
je vous remercie pour ces éclaircissement sur la température du sol à Montréal. Avez-vous des données à 3 ou 4 pieds de profondeur? J'imagine que ces données ne tiennent pas compte de la couverture de neige. Dans ma région , le sol sous un couvert de neige d'environ 5 pieds garde plus de chaleur, et l'expérience vécue donne des résultats très différents de vos estimations. J'aimerais bien trouver l'explication pour comprendre cette différence entre la théorie et la pratique. en passant je vous remercie pour ces chroniques super intéressantes.
Bonjour, nous sommes intéressés par vos résultats. Cependant, le sol est encore plus froid à 3-4 pieds de profondeur. Chiffres Environnement Canada pour la région de Montréal-Mirabel: à un mètre de profondeur (3,5 pieds): 3.8 degrés Celsius en janvier, 2.4 en février, 1.7 en mars et avril. Ces valeurs sont des valeurs moyennes,couvert neigeux ou pas.
J'ai plusieurs expériences avec cette technique et si vous êtes intéressée je vous invite à me contacter. Je partagerai volontiers mes résultats.
J'ai un bach en architecture et je suis de la génération qui croit que des solutions sont à mettre en place pour une meilleure relation avec la nature.
Le guide Perrier a écrit un article au sujet des puits canadiens. Apparement que tout les tests qui ont été mené au Québec sont peu concluant. Dû a notre climat au québec , surtout nos étés chauds et humide , de gros problèmes de moisissure peuvent se créer dans le tuyaux et gravement détériorer la qualité de l'air. De plus le rendement versus le coût et l'entretient es très peu satisfesant. Vous ne semblez pas émettre de mise-en-garde a cette effet. Quand pensez-vous ?
Article en question: http://guideperrier.ca/puits-canadien-quebec-geothermie/