Pouvez-vous me donner votre avis sur la configuration de mes coupe de murs ?
Je veux m'approcher des normes Novoclimat, au moindre coût possible. Ma maison a été construite en 1952, avec une charpente en carré de madrier. Les solives de plancher sont complètement encastrées dans le béton de la fondation. La documentation recommande d'étanchéiser sans isoler l'espace entre les solives dans ce type de configuration. Hors, je ne veux me contenter d'un maigre R4 d'isolation alors que je m'efforce de monter mes murs du sous-sol à R27 et mes murs du rez de chaussée à R24. J'ai donc concocté une méthode d'isolation de cet espace qui bloquerait presque entièrement l'exfiltration d'humidité dans cet espace, et qui aurait une valeur isolante de R32. J'aimerais que vous me donniez votre avis sur cette configuration (voir fichier PDF), particulièrement sur l'utilité de laisser un vide de 1 à 2 pouces entre le béton et l'isolant ROXUL (pour tempérer un peu le refroidissement de cette zone.
Bonjour Robert,
Dans le pdf que vous nous avez transmis, vos étapes de conception et de construction semblent fonctionner. Vous nous demandez précisément :
A) La discontinuité de pare-vapeur que constitue le plancher et le sous-plancher provoquera-t’elle une exfiltration d’humidité suffisante pour s’accumuler dans la zone à risque et endommager les solives ?
B) L’espace entre l’isolant ROXUL et le béton est-il utile pour éviter toute diffusion par capilarité de l’humidité qui pourrait éventuellement migrer dans le béton et les solives ?
C) L’espace entre l’isolant ROXUL et le béton est-il utile pour permettre l’aération de cette éventuelle accumulation d’humidité ?
D) Serait-il mieux de ne pas laisser de vide entre l’isolant ROXUL et le béton entre les solives? (Il m’est toujours possible de pousser l’isolant contre le béton, sans dommage à l’enveloppe pare-vapeur).
E) L’évaporation vers l’extérieur provoquée l’été par l’accumulation de chaleur dans la masse thermique que représente le béton et la brique permettra-t’elle de compenser l’infiltration d’humidité par exfiltration et par diffusion de l’humidité du sol pour éviter les dommages à la structure causées par le gel et le dégel des solives encastrées qui gèleront maintenant l’hiver ?
Nos réponses :
A) Selon vos croquis, les chances que la vapeur puisse migrer à travers de petits trous sont minimes. Normalement, il ne devrait pas y avoir de problème à ce niveau s'il n'y a pas de migration d'air (assurez-vous que le tout est très étanche à l'air).
B) C) et D) Si l'espace est bien étanche à l'air, vous n'avez pas besoin de prévoir un espace d'air. Au contraire. Les blocs de pierre et la maçonnerie sont connus pour leur capacité à faire migrer la vapeur d'eau vers l'extérieur et ainsi sécher. Si votre mur intérieur est totalement étanche à l'air, c'est la clé. S'il n'y a pas de migration d'air (ce qu'on souhaite faire par l'exercice) l'espace d'air est inutile, même non recommandé, car cela entrainera vraisemblablement plus de risques que de solutions (en créant potentiellement une boucle de convection, l'air pourrait faire migrer l'humidité, qui se retrouverait alors emprisonnée. Ce que l'on veut éviter à tout prix).
E) Il est vrai que la maçonnerie et le béton peuvent geler en hiver puisqu'ils ne seront plus chauffés par l'intérieur de la maison. Toutefois, la pose d'un matériau de type pare-vapeur à l'intérieur va empêcher la transmission de vapeur de l'intérieur, ce qui réduit le risque d'infiltration au phénomène pluvial. Mais, la maçonnerie étant reconnue pour sa forte capacité à sécher et à bien gérer l'humidité, il ne devrait pas y avoir de problème en hiver ou en été. Il pourrait y avoir des risques de dégradation légers uniquement lors des phénomènes de gel/dégel (présents à l'automne et au printemps lorsqu'il y a des températures sous zéro la nuit et des réchauffements le jour). Ce qui n'arrive pas assez souvent pour justifier une moindre isolation de vos murs.
Bons travaux !