Quelle différence y-a-t-il entre la paille et le chanvre pour construire un mur?
dans un mur si il est mélangé dans le mortier de chaux. J'aime bien l'idée de bâtir en chanvre mais il semble difficille d'en obtenir. La paille est beaucoup plus accessible.
Les alternatives en bio construction au Québec les plus utilisées sont l'isolation en paille et en chanvre, à l'exception bien-sûr du bois sous plusieurs formes, bois cordé, bois rond, pièces sur pièces, et de l'isolation de cellulose qui est aussi une alternative bio-constructive. La grande différence est la conception du mur: la cellulose est utilisée dans des murs multi-couches alors que la paille et le chanvre forment des monomurs.
L'isolant et la finition sont amalgamés et forment la composante du mur. Aussi la charpente est noyée dans le mur et l'isolant est enduit d'un mortier ou encore amalgamé avec le mortier. Ces types de murs n'ont pas plusieurs couches comme les murs plus conventionnels qui comportent généralement, de l'intérieur vers l'extérieur, du placo plâtre ("gypse"), un pare vapeur, un isolant dans une charpente, un pare air, de la fourrure et une finition extérieure.
Dans le cas de la paille, il existe plusieurs types de charpentes dans lesquelles ou entre lesquelles on pose des ballots de paille, qui sont par la suite attachés à la charpente de diverses manières, on encore posés dans une double charpente, comme dans la méthode du GREB au Saguenay. Cette méthode est populaire en France grâce à un ouvrage technique et la création d'une entreprise française qui y construit des maisons en ballots de paille! Ou encore la méthode de Pierre Tabib en Estrie, cette dernière est réalisée avec une double charpente très mince, donc économe en bois tout en étant capable de supporter des charges élevées. Une fois les ballots montés dans leur charpente, il faut enduire ceux-ci. En général, la tendance est de recouvrir les ballots d'un mortier d'argile, composé de sable, d'argile, de paille hachée et d'eau.
Deux entreprises en écoconstruction offrent des maisons en ballots de paille, soit l'enveloppe soit en projet clé en main: B.L. Écoconstruction et Ekohabitat.
En ce qui concerne le chanvre, la méthode est quelque peu différente. On utilise une partie du chanvre après l'avoir récolté et broyé, on tamise le mélange et on sépare la chénevotte qui est utilisée par la suite pour fabriquer un béton de chanvre. Dans le béton de chanvre, la chénevotte sert de fibre, tandis que la chaux additionnée de plâtre ou encore d'argile sert de liant. On trouve deux artisans au Québec qui construisent avec cette méthode, soit Artcan et l'Art du Chanvre.
Dans les deux cas nous vous conseillons de suivre une formation avant de vous lancer et idéalement d'aller visiter un chantier de construction pour voir comment les choses se passent en pratique. Et aussi de vous documenter, le livre de Michel Bergeron coécrit avec Paul Lacinski Serious Straw Bale est une des (trop) rares références adaptée à notre climat
Enfin, pour construire en chanvre nous vous recommandons de travailler avec un artisan qui sait où se procurer le chanvre et qui a un malaxeur adéquat pour fabriquer le béton de chanvre.
Dans les deux cas, paille et chanvre, vous pouvez collaborer au projet en fournissant votre main d'oeuvre: remplir le malaxeur avec les matières nécessaires pour faire le béton de chanvre, installer les ballots et poser les crépis d'argile, faire les enduits de finitions vous-même. En collaborant avec des personnes qualifiées, cette stratégie vous permettra de rendre votre projet accessible économiquement tout en étant réalisé dans un temps raisonnable.
Bons travaux,