Est-ce que l'utilisation de cœurs de portes pour l'isolation des murs répond aux exigences du code du bâtiment si installés sans feuilles de métal?
Nous remontons actuellement une maison ancestrale en pièce sur pièce que nous avons isolée par l'extérieur avec des coeurs de portes. Nous les avons dénudés de leurs feuilles de métal sur les deux faces pour les installer en deux couches (R29 au total) à contre-sens et nous avons scellé tous les joints (des deux couches) avec de l'uréthane giclé. Nous avons finalement apposé un tyvek que nous avons scellé avec le ruban rouge conventionnel. Notre institution financière se questionne actuellement à savoir si ce matériau répond aux normes du Code du bâtiment. Leurs évaluateurs sont en attente d'une réponse de l'APCHQ. Si j'ai bien compris ce que j'ai lu dans le code, l'important n'est pas le choix du matériau mais l'atteinte de la valeur R minimale pour notre région (Québec)? J'ai confiance que nous les avons installés selon les règles de l'art pour éviter entre autre la multiplication de pare vapeur (feuilles de métal) mais dois-je m'inquiéter de la réponse de l'APCHQ?
Bonjour,
Le fait que vous ayez opté pour des coeurs de porte (qui, une fois dénudés de leur tôle sont simplement des panneaux de polyisocyanurate) ne pose pas de problème si les travaux sont effectués dans les règles de l'art, et nous n'avons pas connaissance d'un règlement auquel vous auriez contrevenu. Puisque l'isolation avec des coeurs de porte est encore méconnue, il se peut que votre institution financière fasse simplement preuve d'un excès de zèle !
Le Règlement sur l'économie d'énergie établit les normes d'isolation minimale dans les nouveaux bâtiments (R-21 pour les murs hors-sol dans la zone climatique B). Par contre, les activités de rénovation ne sont pas concernées par ce règlement.
Mais attention ! Ce qui aura un impact certain sur la qualité de votre assemblage, c'est la bonne étanchéité du pare-vapeur. Même s'il est vrai que le bois et le mortier à base d'argile ont une bonne capacité à gérer un léger surplus d'humidité (tant que la finition intérieure est perméable), "un pare-vapeur continu et étanche est de mise entre les pièces de bois et l'isolant pour parer les défaillances de la continuité de l'isolation", selon Étienne Ricard de l'entreprise UrbanÉco Construction, qui a lui-même remonté une maison en pièce sur pièce.
Vous ne mentionnez pas avoir posé un polyéthylène sur le bois avant de placer les panneaux. L'ennui, c'est que la mousse de polyuréthane en bombonne ne garantit pas une étanchéité hors-pair, et peut même se contracter avec les années.
Compte tenu de la nature bien spécifique de la maison en pièce sur pièce (la structure constitue la finition intérieure), la moindre fuite d'air peut se traduire par l'apparition de condensation. Cette dernière "affectera directement la charpente, qui est sèche et qui a perdu la majorité de ses tanins de protection naturelle, créant une zone de pourriture hors de portée et hors de vue", souligne M. Ricard.
Il suggère également d'enduire les pièce de bois, du côté extérieur, d'une solution de borax et d'eau avant de poser le polyéthylène, pour prévenir une éventuelle infestation de fourmis charpentières. "Le sel de bore, très correct pour l'humain, détruit le système nerveux des fourmis. Une précaution de bon aloi."
Finalement, n'oubliez pas qu'avec une meilleure étanchéité, l'installation d'un système adéquat d'échangeur d'air devient essentielle au maintien d'une bonne qualité de l'air.