Cet été a marqué le début des travaux du tout nouvel hôtel de Ville de la Municipalité de La Pêche, en Outaouais. Ce bâtiment n’a rien d’ordinaire. En fait, on pourrait même dire que, d’un point de vue écologique, il est exemplaire. Le directeur d’Écohabitation, Emmanuel Cosgrove, est fier de constater les choix qui ont été faits dans le déploiement de ce projet, alors qu’il est lui-même résident de La Pêche. Il nous a même confié avoir bien hâte de mettre les pieds dans ce beau bâtiment la prochaine fois qu’il aura à aller payer ses taxes! Voyons voir ensemble quels éléments du nouvel Hôtel de Ville ressortent du lot, selon Écohabitation.
La toiture en dents de scie autoportante
Le point le plus important : la toiture. Il s’agit du tout premier bâtiment en Amérique du Nord à posséder une telle structure de toit. Celle-ci est fabriquée avec des panneaux de bois lamellé-croisé (CLT) inclinés à 40° les uns vers les autres, ce qui lui donne une allure de dents de scie. Ce positionnement permet à la structure du toit d’être autoportante, c’est-à-dire qu’elle ne nécessite pas de poutres, de colonnes ou d’autres types d’appuis pour la soutenir. Le deuxième étage de l’hôtel de Ville pourra ainsi être divisé sans contrainte et l’utilisation de béton ou d’acier sera évitée.
Il reste toutefois à savoir comment ce design de toiture réagira aux conditions climatiques du Québec. Nous avons bien hâte de voir sa capacité à faire fondre la neige et la glace cet hiver... Qui sait, peut-être que sa forme particulière sera plus efficace qu'elle en en a l'air!
Le bois lamellé-croisé
Le bois massif lamellé-croisé est un bois d’ingénierie fabriqué à partir de multiples couches de bois, collées à l'aide d'adhésifs structuraux. Il a les avantages de séquestrer efficacement le carbone et d’en émettre très peu, ce qui fait une grande différence sur l’impact carbone du bâtiment. De plus, sa durabilité et sa résistance au feu sont des aspects écologiquement intéressants à prendre en compte. Une chose est sûre : cette bâtisse est faite pour durer !
L'utilisation du bois pour la structure de bâtiments, à la place de l'acier ou du béton, est en plein essor au Québec, avec de plus en plus de constructions qui optent pour ce choix écologique et local.
La certification Passivhaus
Pour avoir une certification Passivhaus, déclinée en Amérique du Nord sous le nom de Passive House, et Maison Passive, au Québec, un bâtiment doit présenter une performance énergétique exceptionnelle. Les critères d'étanchéité et l’isolation de la certification sont si exigeants que l’utilisation d’un système de chauffage conventionnel est superflue, tant les besoins sont bas. Le positionnement du bâtiment en fonction du soleil est également un facteur clé pour assurer sa performance puisqu'il s'agit de sa principale source de chaleur.
Vous comprendrez donc que l’obtention de la certification Passivhaus est assez complexe, particulièrement avec le climat du Québec. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est encore plutôt rare dans notre province. En fait, à notre connaissance, outre celui de La Pêche, il n’y a aucun autre bâtiment municipal au Québec qui vise une si haute performance énergétique. Nous espérons que ce projet sera une source d'inspiration pour les futures constructions et qu'il contribuera à démocratiser le concept des bâtiments passifs!
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’efficacité énergétique, nous vous invitons à suivre notre formation Maisons passives : vers l’hyperperformance. Celle-ci est reconnue pour les professionnels et permet d'apprendre les détails de construction les plus importants à prendre en compte lors de la construction d'une résidence Passivhaus.
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