En août dernier, Écohabitation publiait un article sur les retardateurs de flammes, des produits chimiques nocifs, inutiles, mais tout de même présents dans pratiquement tous les meubles et matériaux de notre quotidien.
Rappelons que leur omniprésence découle d’une loi californienne datant de 1975. L’État, alors aux prises avec de nombreux feux domiciliaires, avait décrété que tout produit vendu en Californie devait être en mesure de limiter la propagation des flammes (résister à une flamme pendant 12 secondes). Les manufacturiers de partout dans le monde, voulant répondre au critère de la 12e plus grande économie mondiale, se sont rapidement mis à intégrer des retardateurs de flammes partout.
Une récente étude de l'Université de Duke a permis de constater que les jeunes enfants avaient des niveaux cinq fois plus élevés de retardateurs de flammes dans leur corps que leurs mères.
La solution pour limiter la présence de ces composés résidait donc dans la modification de la loi, ce qui avait été tenté ardument par le sénateur Mark Leno, mais sans succès… Le 30 septembre 2014, les nombreuses tactiques des compagnies chimiques, efficaces par le passé, n'ont pu cette fois faire annuler l’adoption de la loi 1019. Cette loi fera en sorte que tous les produits mis en marché seront étiquetés, dévoilant leurs composés chimiques. Le gouverneur Brown a également condamné l’État à modifier sa norme d’inflammabilité, qui spécifie maintenant que les exigences en matière de sécurité incendie peuvent être atteintes sans l’ajout de produits chimiques ignifuges.
Grâce à cette loi, qui sera mise en vigueur dès 2015, les fabricants pourront délaisser l’utilisation de ces produits coûteux, dangereux et inutiles. Les Californiens auront désormais la possibilité de faire un choix éclairé quant à rapporter, ou non, un canapé toxique à la maison.
Que cela signifie-t-il pour nous ? La Californie étant un marché gigantesque, certains fabricants de meubles pourraient transversalement adopter un étiquetage similaire pour d'autres pays. Espérons que l’effet boule de neige créé par l’adoption de la loi en 1975 sera répété aujourd’hui !
Chapeau au gouverneur Brown, aux législateurs de soutien ainsi qu’aux partisans de l’EWG (Environmental Working Group) de la Californie, qui n’ont pas plié face aux menaces de l’industrie.
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