Les matériaux sains et durables sont souvent perçus comme trop dispendieux. Nombreux sont ceux qui renoncent à faire le choix de matériaux qui ont un moindre impact sur l’environnement pour des questions financières. À tort!
Les revêtements durables de plancher, de mur et de toiture qui réduisent la quantité de matières résiduelles envoyées à l'enfouissement sont plus intéressants pour les propriétaires. Pas seulement sur le plan écologique, mais également ÉCONOMIQUE !
Écohabitation vous aviez invitez à lire cet article, puis à répondre à notre court sondage avant le mercredi 27 février pour avoir la chance de gagner une formation grand public donnée par Écohabitation.
Vous avez été nombreux à nous répondre, ce qui nous a aidés de multiples manières - merci !
CHOISIR UN REVÊTEMENT DURABLE, C'EST RENTABLE !
Dans le cadre de son projet de Réduction à la source des revêtements en habitation, Analyse financière et environnementale, soutenu par RECYC-QUÉBEC, Écohabitation a développé des outils visant à démontrer l'intérêt d'investir dans des matériaux durables. Les revêtements de plancher, de mur et de toiture qui réduisent la quantité de matières résiduelles qui encombrent les sites d’enfouissement sont aussi plus intéressants pour les propriétaires.
Ce projet va vous démontrer que la durabilité n’est pas uniquement
avantageuse sur le plan écologique. C’est aussi plus économique !
Comment est-ce possible? En considérant la rentabilité du matériau.
Le coût d'opération
Ce projet met l'accent sur le coût d'opération, un coût pratiquement jamais évalué lors des choix de matériaux. Qu’est-ce-que c'est, le coût d’opération? Simplement le coût d'investissement rapporté à la durée de vie du matériau, plutôt que sur le coût initial.
En clair, c'est une histoire de rentabilité. Ça veut dire que choisir des matériaux durables coûteront un peu plus cher à l’achat, mais nécessiteront moins de remplacements au fil du temps, et seront donc plus intéressants au bout du compte. Un exemple vous éclairera:
Les meilleurs bardeaux d’asphaltes, assez abordables mais toujours moins durables et hautement polluants, ont une durée de vie limitée à 15 ans*, environ. Eh oui, la « garantie à vie » annoncée sur les paquets est limitée, et elle se limite à 20 ans. Mais la plupart des toitures sont soumises à rude épreuve avec les éléments et vieillissent prématurément: un ensoleillement extrême sur la pente orientée au sud qui fait sécher et se recroqueviller le bardeau, par exemple... Il est vrai que depuis l'arrivée des bardeaux à fibres de verre, la durée de vie est plus intéressante, soit plus de 25 ans, mais la recyclabilité est nulle et même les rejets de production sont envoyés à l'élimination.
La toiture de tôle, elle, a une durée de vie qui dépasse largement les 50 ans. De plus, on peut la recyclé à 100 % en fin de vie. Sur 50 ans, on posera donc environ trois revêtements de toits de bardeaux pour un seul de tôle! À long terme, le coût initial de ce revêtement sera donc largement compensé.
* L’estimation de la durée de vie des bardeaux d’asphalte est basée sur l’information tirée des portails en ligne
Des matériaux plus ou moins durables
Au cours de leur recherche, les experts d'Écohabitation ont déterminé pour vous les meilleurs choix à effectuer en matière de revêtements de plancher, de cloisons et de toiture, et ce, dans une perspective économique autant qu’écologique.
Pourquoi ces trois revêtements? Parce qu’ils sont, dans l'ordre, les trois composantes d'une maison qui ont l’impact négatif le plus grand sur les changements climatiques (selon l'étude de Detling et Pietro, A Life Cycle Assessment Based Approach to Prioritizing Methods of Preventing Waste from Residential Building Construction, Remodeling, and Demolition in the State of Oregon, 2009). Ils représentent à eux seuls plus de la moitié de l'impact d'une habitation en ce qui a trait aux émissions de GES !
50 % de l'impact sur le bilan cycle de vie d'une maison sont attribuables aux revêtements de murs, de planchers et de toitures !
PLANCHERS
Le plancher flottant (stratifié, laminé) ne peut se réparer, il est très peu durable et non recyclable en fin de vie. Composé de fibres de bois agglomérées avec une résine qui peut renfermer de l’urée-formaldéhyde, il possède aussi un endos en panneau de fibre de haute densité (HDF) qui contient des composés organiques volatils (COV). Pour couronner le tout, sa surface est recouverte de vinyle. Ce matériau présente une forte énergie grise, mais surtout il est toxique si incinéré, difficilement recyclable et non durable.
Revêtement vedette: le bois massif. Il survivra, quant à lui, à une usure normale pendant plus de 25 ans. Ce type de plancher peut provenir de forêts régionales (il est donc local) et parfois même gérées durablement (certifiées FSC). Proposé avec un fini huilé ou vernis, réalisé avec des produits sans formaldéhyde, il est facile d'entretien sur le court terme (surtout le plancher huilé) et sur le long terme (grâce au sablage). Sa pose est facile.
TOITS
Les classiques bardeaux d’asphalte sont issus du pétrole, bien sûr. Mais au-delà de ce constat composition peu reluisant, mentionnons que les bardeaux ont une forte sensibilité aux rayons UV. Concrètement: la pente la plus soumise au soleil intense se recroqueville bien avant le temps de garantie des manufacturiers. Ainsi, contrairement à certaines idées reçues, le bardeau d'asphalte n'a pas une durée de 50 ans (et encore moins à vie , comme certaines garanties limitées affichent), mais plutôt de 15 ans environ*.
De plus, il sont peu (ou pas) recyclés en fin de vie. Conséquence: chaque année, 113 000 tonnes de bardeaux d’asphalte sont arrachées des toitures et disposées dans des sites d’enfouissement (RECYC-QUÉBEC, 2011).
Revêtement vedette: le toit de tôle! On optera donc plutôt pour une toiture dont la durée de vie sera supérieure à 50 ans, comme par exemple celle en métal. Ce matériau, 100 % recyclable en fin de vie, offre un très bon rapport qualité-prix. Il coûte environ 40 % plus cher que le bardeau d'asphalte, mais il passera trois générations de toitures en bardeaux... À long terme, le coût initial de ce revêtement sera largement compensé. Sans parler du style de votre maison...
* L’estimation de la durée de vie des bardeaux d’asphalte est basée sur l’information tirée des portails en ligne
MURS
Quoique les panneaux de gypse puissent être recyclés à 100 % en fin de vie, une seule entreprise de ce genre existe au Québec. Le gypse se retrouve donc généralement au dépotoir.
Il est possible d’éliminer totalement les panneaux de gypse en utilisant la structure directement pour poser, par exemple, des lattes de bois. Ces lambris s’emboîtent aisément, sont moins chers que le gypse, sont très durables, résistants aux chocs et ont un impact environnemental minimal.
Résultats
À l’aide du logiciel Athena, nous avons donc effectué le calcul des coûts réels avec les calculs prévisionnels. Les paramètres liés à la valeur immobilière ont également été inclus dans les calculs prévisionnels et les hypothèses.
Consultez l'étude ANALYSE PREVISIONNELLE DE DIFFÉRENTS CHOIX DE REVÊTEMENTS, réalisée par Écohabitaiton.
MURS
PLANCHERS
TOITURES
L'analyse de ces graphiques permet de trancher: parmi les revêtements évalués, mieux vaut opter
pour la tôle au niveau des toitures
pour le bois franc au niveau des murs et sols
(le liège est également une bonne option au sol).
Je me questionne sur l'impact d'un mur utilisant le lambris de bois versus le gypse traditionnel au niveau de la propagation du son. Le STC du gypse est souvent cité comme étant plutôt bon, on voit même souvent deux feuilles de gypse 5/8 type X pour minimiser la transmission du son. Les joints étant scellés je peux donc supposer que le lambris qui pourrait sécher l'hiver et bouger aurait un STC nettement inférieur. De plus la réverbération et l'absorbtion du son sont probablement différents ce qui pourrait en faire un critère de sélection, il en va de même pour les revêtements de toit et de plancher. Les graphiques se concentrent sur la partie impact environemental et coût opérationnel (ce qui est le but d'écohabitation j'en convients). Par contre hormis le goût (personnel), vous énoncez les avantages de certains revêtement de plancher versus l'humidité par contre. À moins que cela soit négligeable il m'apparaît que les qualités accoustiques des revêtement serait aussi à prendre en considération.