Montréal, le 26 août 2011 - À la clôture de la neuvième édition du Sommet mondial Écocité, tenu pour la première fois au Canada, et organisé par le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), Jayne Engle-Warnick, vice-présidente du CEUM, conclue : « le Sommet Écocité a rassemblé  plus de 1 500 délégués provenant de 280 villes de 70 pays. À la lumière de ce que nous avons entendu des experts présents, les villes, ici et ailleurs dans le monde, font face à des défis énormes avec des ressources limitées, mais nous avons bien compris que les villes sont également au cœur des solutions afin de faire face aux enjeux globaux tels les changements climatiques et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. »

Luc Rabouin, directeur général du CEUM, ajoute « Durant le Sommet Écocité, nous avons vu qu’il y avait des centaines d’idées et des solutions inspirantes partout dans le monde, incluant au Québec et à Montréal. Montréal représente aussi une source d’inspiration pour d’autres villes, notamment avec sa Charte des droits et responsabilités et ses pratiques de consultation publique, mais aussi avec les nombreuses initiatives menées par les organisations de la société civile dans les différents quartiers. Il reste toutefois beaucoup à faire pour se rapprocher des villes les plus avancées dans le monde. Nous devons notamment rejeter des aberrations et des incohérences comme l’échangeur Turcot. Nous avons certains plans intéressants, mais il est temps de passer de la planification à l’action».

 
Les six défis à relever

Pour devenir une écocité, Montréal et sa grande région urbaine devront relever plusieurs défis : freiner l’étalement urbain et densifier les milieux urbains existants, bénéficier de plus d’investissements dans le transport en commun, dans les aménagements favorables aux déplacements à pied et à vélo, et dans le verdissement, et enfin, faire une plus grande place aux citoyens dans les processus décisionnels.

 

La révision de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme en cours présentement à l’Assemblée nationale du Québec, et l’élaboration du nouveau Plan métropolitain d'aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal, représentent deux excellentes opportunités pour freiner l’étalement urbain et densifier les milieux existants autour de pôles de transport en commun efficaces.

 

Investir dans le transport en commun

Afin de surmonter la crise actuelle du transport au Québec, le Gouvernement du Québec devra investir massivement et rapidement dans des infrastructures et des services de transports collectifs permanents et hautement efficaces. 

Densification et verdissement

La densification des milieux urbains favorise la concentration des services de proximité et réduit les distances à parcourir. Pour prévenir les îlots de chaleur tout comme pour créer des espaces publics de qualité, la densification doit s’accompagner de mesures pour le verdissement et l’agriculture urbaine qui constituent une solution souvent peu couteuse et dont l’impact est élevé.

Favoriser les transports actifs

Le Plan de transport de Montréal de la Ville de Montréal, adopté en 2008, soulignait l’importance de « redonner aux résidants des quartiers montréalais la qualité de vie qui leur revient » et promettait la création de quartiers verts pour favoriser les déplacements à pied et à vélo. À terme, la Ville de Montréal devrait soutenir la réalisation d’un réseau de quartiers verts interreliés sur l’ensemble de son territoire.  « Ici aussi il est temps de passer de la planification à l’action », affirme Luc Rabouin, directeur général du Centre d’écologie urbaine de Montréal.

Participation citoyenne

Le Plan de développement de Montréal et la révision du Plan d’urbanisme représentent une opportunité idéale pour impliquer l’ensemble de la collectivité, en premier lieu les citoyens, à l’élaboration d’un grand projet collectif pour Montréal. 

Fiscalité et bonne gouvernance

Malgré les intentions parfois claires de certaines villes québécoises, dont Montréal, un constat s’impose : les villes font partie de la solution, mais elles disposent de très peu de ressources et de pouvoir pour réaliser leurs ambitions. Le vrai déséquilibre fiscal au Canada est celui qui désavantage les villes face aux autres paliers de gouvernement. Elles doivent avoir accès à une part plus grande de l’assiette fiscale.

 

Les villes doivent également transformer leur manière de gouverner afin de rétablir la relation de confiance avec les citoyens et assurer une utilisation optimale des ressources publiques limitées. Montréal devrait joindre le mouvement de plus de 1 400 villes dans le monde, dont plus de 300 en Europe (Paris, Rome, Séville, Berlin), et mettre en place un processus de Budget participatif adapté à notre contexte. Il s’agit d’une solution éprouvée et recommandée par les grandes agences internationales telles que l’ONU-Habitat.

 

Les partenaires principaux

Le Sommet mondial Écocité 2011 ne pourrait avoir lieu sans l'apport essentiel de ses partenaires principaux : Bombardier, le Groupe Banque TD, la Ville de Montréal et le Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire.

À propos du Centre d’écologie urbaine de Montréal

Le Centre d’écologie urbaine de Montréal est un organisme sans but lucratif indépendant qui a été fondé en 1996. Il a pour mission de développer et de partager son expertise quant aux approches les plus viables et démocratiques de développement urbain durable. www.ecologieurbaine.net

 Le 10e Sommet mondial Écocité aura lieu à Nantes, France, en 2013.

 
 Source :
Pascoal Gomes, Centre d’écologie urbaine de Montréal
Tél. : 514 282-8378, p. 228
Cell. : 514 998-8374