Hier, Hydro-Québec a rendu publiques les prévisions de la demande pour les dix prochaines années dans son Plan d’approvisionnement 2017-2026, qui confirment l'annonce du président d'Hydro-Québec Éric Martel en octobre dernier.
Source: Hydro-Québec |
La pression sur les besoins de puissance se révèlera moins grande à l'avenir, grâce à 8,8 térawattheures (TWh) d’économies d’énergie générés entre 2003 et 2015. Astronomique, non? C'est l’équivalent de la consommation de 500 000 ménages. Ainsi, les périodes de pointe hivernales, soit les 100 à 300 heures où la demande est la plus élevée, seront ainsi moins décisives pour la production d’énergie au Québec. En effet, les prévisions ont été ajustées à la baisse d’environ 1 000 MW par année en moyenne pour la période allant de 2017 à 2026. Cet ajustement avantagera les clients dans la mesure où il permettra d’éviter des achats pouvant exercer une pression à la hausse sur les tarifs.
Ainsi, Hydro-Québec va réévaluer ses besoins: l'utilité de la centrale à gaz inutilisée de TransCanada Énergie à Bécancour serait remise en question. Rappelons qu’en juillet dernier, la Régie révoquait le contrat entre Hydro-Québec et TransCanada qui autorisait la société d’État à utiliser la centrale thermique TransCanada de Bécancour lors des pointes hivernales jusqu’en 2036. La situation pourrait donc basculer en faveur de l'environnement si Hydro-Québec renonçait à utiliser cette centrale au gaz. « Je ne veux pas investir dans quelque chose qu'on n'aura pas de besoin », annonçait Éric Martel en octobre dernier. Misant sur la prudence, Hydro-Québec se donne l'hiver à venir pour vérifier la tendance d'inversion de la courbe de croissance de la demande.
Écohabitation, membre du membre du Regroupement des organismes environnementaux en énergie, se réjouit de cette annonce. Selon Emmanuel Cosgrove, directeur, c’est une confirmation que la sensibilisation et l’investissement dans les économies d’énergie sont des solutions plus porteuses que de choisir d’augmenter la production d’énergie. « Souhaitons que cette situation ouvre la porte à une gestion durable de la filière électrique, dans l’intérêt des citoyens », conclut Emmanuel Cosgrove.
C'est ce qu'avance le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement dans son rapport publié en octobre. Tout en reconnaissant l'avantage financier qu'aurait Hydro-Québec aurait en achetant de l'énergie à TransCanada lors de périodes de pointe (si le besoin s'en ressentait), le BAPE estime que la société d'État devrait miser sur des options « plus en accord avec les principes de développement durable ». Les solutions de rechange préconisées consistent à mettre à profit les nouveaux compteurs intelligents pour une meilleure gestion de la pointe d'hiver, ainsi que d'avoir recours à l’entente interprovinciale avec l’Ontario qui prévoit d’échanger sur demande et « à coût nul » une puissance de 500 MW dans leur période de pointe respective, soit en hiver pour le Québec et en été pour l’Ontario.
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