Sachant que l’on passe en moyenne 75 % de notre temps entre quatre murs, vivre dans un environnement sain va de soi. Asthme, allergies, maux de tête, toux chronique, cancer… Les problèmes d’humidité au sous-sol, de moisissures dans la salle de bain, la présence de contaminants dans l’air ambiant, la mauvaise circulation de l’air, les émanations nocives de produits ménagers et matériaux de construction peuvent avoir un impact sur la santé des occupants. Parmi toutes les causes de ces problématiques, difficile de départager les mythes des dangers réels pour la santé. Écohabitation a identifié et regroupé pour vous ce que nous considérons comme les principaux risques et problématiques liés à la santé en habitation. Voici notre palmarès des actions à prendre. Soyez rassurés, des solutions simples et abordables existent !
1. Moisissures et humidité – un problème banal, mais pas bénin
Les surfaces de votre maison peuvent s’imprégner de moisissures qui, en plus de dégrader esthétiquement et mécaniquement le bâtiment, peuvent présenter des risques très sérieux pour la santé. Les moisissures sont des champignons microscopiques qui se multiplient en présence d’humidité. Si leur concentration est élevée, elles peuvent avoir des actions sensibilisantes, allergènes et potentiellement toxiques ou infectieuses. Pas étonnant d’apprendre qu’elles peuvent causer de l’irritation, des symptômes s’apparentant à des rhumes chroniques, de l’asthme et des maladies de l’appareil respiratoire. Attention, les jeunes enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables.
Comment les repérer? On distingue les moisissures par les taches noirâtres qu’elles forment sur les murs et les plafonds, ou encore à l’odeur de moisi qu’elles dégagent. Causées par un taux trop élevé d’humidité, elles peuvent coloniser des endroits très différents — bois, plâtre, papier, tissus, climatiseurs, plantes. Mais elles ne sont pas toujours évidentes à déceler; elles peuvent se loger dans vos murs ou au-dessus des faux-plafonds à votre insu. Découvrez comment les repérer dans notre article sur le sujet.
Que faire?
- Installer une hotte dans la cuisine et un extracteur d’humidité dans la salle de bain et au sous-sol.
- Nettoyer et assécher régulièrement les zones concernées humides (douche, buée sur les fenêtres, accumulation au sous-sol, etc.)
- S'assurer de l’étanchéité des éviers ou baignoires afin d’éviter les fuites d'eau dans les murs.
- Garder une humidité relative entre 40 et 60 % pour une température ambiante de 20 °C. L’hiver, viser plutôt 35 %.
- Assécher tout dégât d’eau dans les 24 à 48 h.
- Jeter les matériaux poreux endommagés par l’eau.
- Interroger un spécialiste et supprimer la source d’humidité si le problème augmente.
Consulter nos conseils complets pour éviter qu'elles se forment.
2. Radon – un gaz présent partout
L’exposition au radon (Rn) est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Ce gaz radioactif, incolore et inodore est présent partout dans la croûte terrestre. Sans signes avant-coureurs, il peut s’évaporer et s’infiltrer dans n’importe quelle maison ou bâtiment par les fissures et les passages de canalisations, notamment au sous-sol. Ses effets toxicologiques sur la santé sont dévastateurs et, invariablement, un organisme intoxiqué développera un cancer.
Que faire ?
Peu importe l’endroit, faire un test de radon. Le test s’effectue sur trois mois, est abordable, disponible chez plusieurs quincaillers et pourrait vous éviter de nombreux problèmes de santé. Si votre voisin a fait un test et qu’il n’a pas de radon, vous pourriez tout de même être à risque… Personne n’est à l’abri!
- Pour toute construction neuve, il est conseillé d’installer une colonne de dépressurisation passive (pour des travaux pas plus dispendieux que 300$).
- Lisez notre fiche technique Tout sur... Le radon
3. COV – pas facile de les éviter
Les composés organiques volatils (COV) présentent une gamme diversifiée de produits chimiques qui ont la particularité de s’évaporer dans l’air ambiant. On les retrouve notamment dans les matériaux de constructions, les meubles neufs, les colles, vernis et solvants, les matelas et sommiers, les planchers flottants en bois d’ingénierie, les textiles et la peinture. Ils sont susceptibles d’entrainer des irritations, de la nausée, de la fatigue, des allergies, des troubles respiratoires et même le cancer...
Selon l’agence américaine Environmental Protection Agency (EPA), les concentrations de composés organiques volatils présents à l’intérieur atteindraient parfois même des taux mille fois supérieurs aux taux présents à l’extérieur.
Que faire ? Il n’y a pas encore d’étiquetage général des matériaux qui indique la présence de polluants chimiques comme les COV. Certains COV se volatilisent assez rapidement (peinture), d’autres mettent des années (meubles). Votre marge de manœuvre est limitée : si disponible en magasin, regardez la fiche signalétique ou demandez au fabricant de vous fournir la liste des composantes du produit. Idéalement, on choisit des matières isolantes saines, des caissons d’armoires sans formaldéhyde, des meubles en bois plein ou usagés. On achète des peintures sans COV, ou à faible taux en COV – ou encore recyclées – et on ventile les pièces lors des travaux, que l’on réalise idéalement l’été.
4. Retardateurs de flammes – nocifs et inutiles
Ces composés chimiques anti-feu se retrouvent dans pratiquement tous vos meubles et matériaux. En plus d’être peu efficaces, les retardateurs sont préoccupants pour la santé et pour l’environnement. Ils relâchent des particules pendant toute leur durée de vie et contaminent l’air, le sol, l’eau et vous! Appelés biopersistants parce qu’ils s’accumulent dans les chairs, ces produits peuvent occasionner à court terme des effets cutanés et des troubles hépatiques et entraîner à plus long terme des problèmes neurologiques sur les enfants à naître, des effets sur la thyroïde, des déficits d’attention et de motricité et des retards de développement.
Que faire ? Opter pour des matériaux, produits d’isolation et tissus naturellement ignifuges, comme la laine, le coton et le jute, ou préférer ceux à base de bore, moins nocifs. Éviter les meubles et coussins rembourrés si on ne connait pas la composition du rembourrage. Pour en savoir plus consultez cet article sur les retardateurs de flamme.
5. Combustibles – les évacuer
Le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde d’azote (NO2) sont des gaz incolores et inodores qui proviennent de la combustion incomplète de diverses sources — gaz d’échappement, charbon, bois, cuisinières au gaz naturel, butane, propane, fumée de tabac. Ils viennent aussi de certaines chaudières en mauvais état, ou de conduits de cheminées (foyers ouverts) mal entretenus.
Lorsque vous les inhalez, ces puissants irritants se substituent à l’oxygène transporté par votre sang et peuvent causer des intoxications importantes. Par exemple, une exposition chronique aux particules des appareils de chauffage au bois peut engendrer des problèmes de santé. Pour les prévenir pensez à:
- Éviter de construire un garage attenant à la maison et l’isoler adéquatement si vous en possédez un.
- Prévoir un apport d’air extérieur si l’appareil de chauffage fonctionne avec du combustible.
- Poser des détecteurs de CO à chaque étage.
- Faire l’entretien régulier des appareils de chauffage et des conduits de fumée.
- Installer une hotte dans la cuisine.
- Éviter les foyers ornementaux.
- Éviter de fumer à l’intérieur des maisons.
La fumée des feux de forêt est aussi nocive pour la santé. Nos conseils pour protéger la qualité de l'air intérieur lors des épisodes de fumée provenant des incendies forestiers se trouvent ici.
6. Produits ménagers – bien les choisir
Nos armoires sont remplies de produits chimiques. En moyenne, une famille canadienne utilise entre 20 et 40 litres de nettoyants par année. Au Canada, 54 000 tonnes de substances nocives pour la santé sont ainsi introduites dans l'air annuellement, pour que vous puissiez inhaler leur délicieuse odeur de sapin-citron-pluie-fraîche-des-montagnes en grande quantité! Pas idéal…
Que faire ?
- Rechercher les produits certifiés EcoLogo ou Green Seal.
- Éviter à tout prix les décapants à four, produits antirouille, eau de Javel et vaporisateurs.
- Nettoyer avec des produits maisons à base de vinaigre blanc et bicarbonate de soude.
7. Plastifiants – difficile de s’en passer
Polychlorure de vinyle (PVC), phtalates, bisphénol A (BPA), polystyrène, polyuréthanes et polyéthylènes… Les ingrédients chimiques du plastique se retrouvent partout : bouteilles et plats de plastique, papier cellophane, cannes, batteries de cuisine, tapis, linge, divan et sofas, appareils électroniques, literie, époxy, matériaux de construction, rideaux de douche, papier peint… Bref, vraiment partout!
Ils sont aussi des biopersistants qui s’accumulent dans votre organisme et peuvent causer des troubles reproductifs, neurologiques, ainsi que des troubles de comportement, d’attention et de développement chez l’enfant.
Que faire ? Alors qu’il paraît illusoire de considérer le retrait absolu de ces produits ubiquitaires dans notre quotidien, on peut minimalement éviter les colles, peintures et finis à base d’époxy, les éléments en PVC et les produits de plastique malléable. On remplace l’eau embouteillée pour un bon St-Laurent frappé, on privilégie les plats en vitre et surtout, on ne réchauffe pas de nourriture au four à micro-ondes dans des plats de plastique : le transfert des contaminants est multiplié par la chaleur ! À lire : Comment éviter les plastifiants, additifs et produits synthétiques dans les plastiques.
8. Particules volatiles et pesticides – de nombreuses sources d’allergènes possibles
Les particules volatiles sont présentes dans la poussière ou entrent dans la maison via nos chaussures. Elles représentent des sources d’allergènes respiratoires et nuisent à la santé en général. Parmi les plus courantes, on retrouve les acariens, les animaux de compagnies et les pesticides.
Les conséquences d’une exposition prolongée aux pesticides sont préoccupantes : maux de tête, irritation et allergies, malformation du fœtus, perturbation du système hormonal et affaiblissement du système immunitaire… Même les abeilles en souffrent! Saviez-vous qu’un règlement de la ville de Montréal interdit l’utilisation des pesticides à l’extérieur des bâtiments?
Que faire ?
- Installer un bon système de ventilation.
- Nettoyer régulièrement la literie, tapis et autres tissus.
- Soumettre ses animaux de compagnie à une bonne hygiène corporelle.
- Prévoir un espace clos à l’entrée pour y laisser ses bottes et chaussures.
- Éviter l’utilisation des pesticides, spécialement l’exposition de jeunes enfants ou femmes enceintes.
- Préférer les produits de jardins écologiques et biologiques.
J'ai eu des soucis de moisissures dans la chambre, on avait beau aérer plusieurs heures tous les jours rien n'y a fait. On s'est rendu compte que les VMC avait été bouché par les précédents occupants de l'appartement. On a nettoyé, fait repeindre la chambre et débouché la VMC depuis on respire et on dort mieux!
j'avais entre temps utilisé du bicarbonate de soude pour absorber l'humidité et les mauvaises odeurs en lisant cet article : http://nettoyer-la-maison.com/le-saviez-vous/151-tout-savoir-sur-le-bicarbonate-de-soude-de-a-a-z.html malheureusement dans mon cas cela n'avait pas suffit mais ça ne m'empêche pas de continuer à l'utiliser. Merci pour votre article très complet
Bon article! Évidemment, cela dépend de chaque maison, mais voici les principaux polluants résidentiels, selon une enquête faite à Marseille : moisissures
(74,4 %), acariens sur la poussière de matelas (56,3 %),
produits d’entretien à portée de mains des enfants (47,8 %), circuit
électrique non conforme (21,1 %), présence d’un risque chimique (9,0 %),
exposition à un champ électromagnétique (2,8 %) http://www.em-consulte.com/...
Merci pour le complément d'information!