Le quartier Chambéry fait partie de ces quartiers de banlieue qui luttent contre l’étalement urbain en préservant une partie du terrain, et en favorisant les circulations douces. Sur les 250 hectares, en grande partie boisée, le projet résidentiel Chambéry en préservera 93. On y prévoit la construction de 3000 unités d’habitation de style contemporain. En plus de la protection de milieux naturels, d’un corridor écologique de 50 hectares, il comprendra une place publique avec un campanile à l’italienne (une tour centrale avec cloches et horloge), des commerces, des restaurants, des lieux de rencontre et de culture, un axe routier bordé d’arbres ainsi qu’une piste cyclable de 2,3 km qui va parcourir tout le quartier. Pour cette vision, contenue dans la planification du projet, l’Union des municipalités du Québec lui a décerné en 2009 le Prix« Ovation municipale ». Michel Larue, directeur de l’urbanisme et de l’environnement à Blainville :
«On veut que les gens marchent, socialisent et apprécient leur environnement. On veut qu'ils soient fiers de leur quartier et acquièrent un fort sentiment d'appartenance. En se sentant bien dans leur espace, ils feront plus attention et en étant plus actifs, ils seront plus en santé. Tout s'enchaîne! »
Deux maisons LEED dans Chambéry : ci-dessous
Jonathan Marquis : pionnier LEED du quartier Chambéry
© Jonathan Marquis
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Dans ce projet d’envergure, mais sans exigences écologiques spécifiques pour les maisons elles-mêmes, le constructeur Jonathan Marquis tire son épingle du jeu en proposant des maisons à haute performance environnementale. D’ailleurs, comme premier constructeur à obtenir la certification LEED dans le quartier Chambéry, il considère que la certification devrait être automatique lorsque l’on construit dans un projet d’aménagement résidentiel à vocation écologique.
Pour lui, il faut en premier lieu bien construire et bien travailler. Ensuite on pense aux éléments écologiques à ajouter, on change quelques habitudes et on va chercher facilement les points nécessaires à la certification. Avec ses deux maisons LEED, dont la « Caza McInnes », pour laquelle il a emporté le prix Domus APCHQ dans la catégorie « Développement durable », est-ce qu’il influencera les autres constructeurs du quartier ? La certificationLEED n’étant pas très connue, affirme-t-il, les acheteurs ne le demande pas et les constructeurs ne le feront pas sur une base volontaire, donc il n’a pas vraiment d’influence sur eux. « Je le fais surtout pour moi, je me démarque et en même temps j'offre un produit de qualité qui respecte mieux l'environnement. »
Le Prix Domus
« Je n'ai rien fait de plus que mon travail et de laisser aller ma passion pour la construction. C'est avant tout pour récompenser un travail bien fait que les juges décernent ce prix. À chaque étape, je me suis assuré que tout était fait selon les règles de l'art mais j'ai quand même pris le temps de repenser chacune d'elle pour voir si on pouvait améliorer quelque chose. Se voir récompensé et félicité par ses pairs c'est très valorisant! »
Les performances à souligner
© Jonathan Marquis
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Les projets de Jonathan Marquis performent spécialement dans 3 catégories LEED. Voici les secrets d’un habile constructeur :
- Énergie et atmosphère : « La bonne planification est un préalable absolu. Il faut la suivre à la lettre, choisir des coupes de murs faciles et efficaces et exécuter le travail selon des méthodes éprouvées. Ensuite, on installe les équipements les plus performants comme des thermopompes et des filtres efficaces. »
- Matériaux et ressources : Jonathan a été très vigilant sur le choix de ses matériaux. « Dans ce domaine, dit-il, il faut persévérer et faire beaucoup de recherche. Le Québec abonde en matériaux et ressources mais qui sont peu connus ou non offerts en magasin. Souvent, sans le savoir, on utilise des matériaux qui respectent les critères LEED. Il faut prendre le temps d'écouter les conseils des différents intervenants. Après cela, c’est très facile! »
- Qualité des environnements intérieurs : « Ici, tout réside dans le choix de la bonne entreprise de chauffage-ventilation-climatisation, et dans la surveillance du projet. S’ensuit un niveau de qualité automatique. Aux matériaux de qualité correspondent les performances recherchées. Il faut donc bien les choisir. Les coûts sont équivalents et le délai pour les obtenir équivaut aussi aux matériaux courants. »
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bravo à M.Marquis pour son implication auprès de la construction écologique. Malheureusement le terme quartier vert, écologique" est trop souvent utilisé à tort par les promoteurs et le marketing qu'ils font de leurs quartiers soit disant vert" nuisent plus au mouvement parce qu'il n'y a aucun contrôle et que les gens finissent par être sceptiques des bienfaits, d'une vraie construction écologique. Ce quartier Chambéry est une érablière qui abrite une faune et une flore fragile qui devrait être protégée et non détruite. L'aqueduc n'y était pas il y a à peine 3 ans, LEED n'encourage pas ce genre de développement et je trouve étonnant qu'il y ait eu certification. L'étalement urbain ne devrait pas se rendre jusqu'à cet endroit, dernier refuge pour bien des animaux. Nous voyons souvent des chevreuils, coyotes et loups dans Blainville et autour parce que les villes ne font pas leur travail de protection. Ensuite il faut appeler le ministère de la faune pour faire déplacer ou abattre ces animaux qui se sont faits déloger de leur abritât naturel par des contracteurs non diligents et des villes plus soucieuses de faire payer des taxes que de préserver l'environnement. Il reste suffisamment de terrains dans les centres urbains de cette ville pour des projets réellement écologiques . M.Marquis considère que la certification devrait être automatique lorsque l’on construit dans un projet d’aménagement résidentiel à vocation écologique: il a tout à fait raison! À quand un organisme de vérification et d'homologation du titre Ecologique ou vert?
Je suis bien d'accord que le terme ''écologique'' est souvent utilisé à tort mais par contre je pense que le Chambéry est bel et bien un projet ''écologique'', du moins bien plus que la plupart des autres projets que j'ai pu voir dans la région. Le projet à conservé une très grande partie des espaces naturels en plus d'exiger aux constructeurs une préservation de la flore, et un aménagement paysager selon les critères LEED. Le problème selon moi est beaucoup plus dans le non respect de certains auto-constructeur et constructeur des règles de base environnementale, qui pourraient changer facilement quelques habitudes pour devenir plus ''vert''. Malheureusement il ne reste pas suffisamment de terrains dans les centres urbains et les petites parcelles restantes sont souvent mises en vente à des prix exorbitants. L’étalement urbain est inévitable, mais il peut être contrôlé et planifié. Le Chambéry n'est pas parfais, mais si tous les projets adopteraient un minimum de critères ''écologique'' comme au Chambéry, la flore et la faune en seraient déjà un peu moins menacés.